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Tribulations et « zénitude »




Tribulations et « zénitude »
Et un, et deux, et trois et quatre... Nous voilà en pleine béatitude à nous gargariser de superlatifs triomphalistes ! Et un, et deux, et trois et quatre... Nous voilà devenus, l'espace de quelques rencontres de football, de vrais géants ! Et un, et deux, et trois et quatre... L'entraîneur et les joueurs des Verts sont nos nouvelles idoles intouchables ! Bien. Revenons sur terre. L'équipe d'Algérie de football fait de bien belles choses. Porteuse de promesses qu'elle tient de la meilleure des façons. Mais, est-elle réellement l'émanation d'un travail de longue haleine, patient et pénible, de sa propre famille, sur sa propre terre ' La défaillance du football local, à tous les plans, nous fait entrevoir de sombres perspectives. Quelques résultats de ci, de là, tendent à masquer le fossé béant d'approximation en termes de gestion sportive. Et c'est là notre crainte. Oublier de construire patiemment pour applaudir à tout-va un résultat qui n'est le mérite que de quelques rares bâtisseurs. Quatre victoires d'affilée dans un contexte de morosité ambiante sont une bouffée d'oxygène et un formidable tremplin pour remettre de l'ordre dans nos affaires internes. La victoire donne des ailes. Au-delà de son aspect purement sportif, presque trivial, elle redonne du sens au travail de groupe et fait oublier tous nos travers. La victoire a également le mérite de taire les imperfections de tout l'environnement. Elle peut aussi servir de formidable moteur pour tirer vers le haut. Pour être l'expression de l'exemplarité de ce qu'est une gestion professionnelle rigoureuse. Mais elle ne le sera et ne pourra l'être qu'à la condition de mettre à profit l' atmosphère sereine qu'elle aura générée pour trancher dans le vif et nettoyer les écuries d'Augias. Vaste programme que de devenir le repère de ce qu'il faut être, de ce qu'il faut faire. Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois victorieuse. L'équipe d'Algérie a autant fait pour le moral des Algériens que n'importe lequel de nos chefs d'entreprise, aussi brillants puissent-ils être. Elle a encore plus fait pour le moral de notre population, bien plus que nos dirigeants, même s'ils devaient tout sacrifier pour leur patrie. C'est ainsi ! Et c'est d'autant plus frustrant que le moindre des revers peut tout effacer, tout faire oublier !C'est vrai que l'équipe est belle. C'est tout aussi vrai que les joueurs sont jeunes, prometteurs, tactiquement disciplinés, techniquement bourrés de talent. C'est également vrai que le patron du football algérien, Raouraoua, est un formidable meneur d'hommes, talentueux chef d'entreprise, fin diplomate. C?est une évidence que l'entraineur de cette équipe, Gourcuff, grand esthète devant l'éternel, éducateur aimant, passionné de choses bien faites, obsédé par l'effort et le travail de longue haleine. Mais tout cela suffira-t-il à faire oublier les nombreux couacs qui rendent la pilule amère d'un football algérien à la peine intra muros ' Après tout, Sétif a emprunté la voie des Verts. L'ambiance n'est donc pas si mauvaise pour notre football. L'équipe nationale trace donc la voie. Petit à petit, elle s'est frayée un chemin vers les sommets du football mondial. Il ne reste donc plus qu'à mieux gérer les institutions, les clubs, les arbitres, les supporters et tout l'environnement de ce sport. Sinon, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ! Et un, et deux, et trois et quatre... Laissons-nous griser par l'atmosphère doucereuse de succès qui s'accumulent pour le plaisir de notre égo !


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