Travailler, c?est du travail
Endormi dans son lit de contradictions et paressant dans son absence de courage politique, le monde arabe a dû hésiter avant de choisir où organiser sa réunion périodique de l?organisation du travail. Entre les monarchies pétrolières inflammables et les dictatures éclairées à la bougie, quel est le candidat le plus crédible dans cet océan de liberticides ? En dehors de la Palestine, seul pays démocratique mais qui n?a pas de pays, le choix n?a pas été simple. Il s?est finalement porté sur l?Algérie, peut-être parce que, comme l?a souligné Tayeb Louh, ministre local du Travail, ce pays ne compte que 17% de chômeurs alors que le monde arabe en est à plus de 40%. La réunion a donc eu lieu, mais au-delà du fait qu?il faut bien travailler quand on est ministre du Travail, on peut se demander à quoi sert-elle ? En dehors des facteurs structurels du monde du travail qui font que l?on peut être chômeur à New York et milliardaire à Bouchaoui, il est évident que les solutions sont évidentes. La démocratie n?est pas qu?un luxe d?Occidentaux qui s?ennuient et se shootent au Prozac, elle est surtout, au plan économique, un moteur d?ouverture et de créativité, donc d?emplois nouveaux. De fait, la question revient à pourquoi une réunion coûteuse alors que les recommandations sont si simples et peuvent se faire par fax. Il n?y a qu?à sortir des féodalités de gouvernance (placeuses d?incompétences donc bloqueuses d?emploi), ouvrir les médias lourds (créateurs d?emplois), pendre les bureaucrates (tueurs d?emplois), et, bien sûr, autoriser les syndicats à activer puisqu?en fin de compte ce sont les seuls à défendre les travailleurs, donc le travail. A ce titre, une rencontre entre acteurs arabes du monde du travail, alors que les syndicats, autres que les officiels résidants permanents des Club des Pins arabes, sont interdits et illégaux, paraît assez absurde.
Posté Le : 13/02/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com