Algérie - Revue de Presse

Traoré, diara, coulibaly et les autres



Ils s?appellent Nelson Mandela, Moussa Traoré, mais aussi Fofana, Amadou Diara, Coulibaly... des noms qui sonnent africains, mais qui ne peuvent être que des noms d?emprunt, car ces jeunes venus des pays du Sahel et d?Afrique centrale répétaient presque tous la même phrase devant le président du tribunal des flagrants délits qui les jugeait pour « immigration clandestine » : « Je n?ai pas de passeport et je voudrais retourner au pays. » Ils sont maliens, nigérians, sierra-léonais ou ivoiriens. Des pays où le français et l?anglais restent des langues officielles, mais leur mutisme était calculé. Arrêtés alors qu?ils circulaient par groupe de 12, voire de 8 en ville, ces « harragas » d?un genre nouveau sont pourtant africains pour lesquels les dirigeants parlent trop. Leur situation n?est pas enviable et relève d?une misère incommensurable qui renseigne sur le degré de pauvreté dans le continent, mais aussi de l?espoir fou nourri par ces jeunes ne sachant pour certains parler ni arabe, ni français, ni encore moins anglais. Du moins, ils l?ont prétexté. Pour assister le tribunal, il a fallu, tenez-vous bien, avoir recours à un traducteur pour sourd-muet, présent lui au tribunal pour assister un détenu du douar Torrich et même pour certains aux services d?un détenu africain pour causer avec ses pairs bambara, une langue vernaculaire pourtant au Mali. Qu?à cela ne tienne, le tribunal a décidé de les condamner à un mois de prison ferme. « Vous avez le droit, leur dira le président, de faire appel dans les dix jours qui suivent ce jugement. » Le pourront-ils vraiment ?



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