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Transport en commun à Maghnia



Transport en commun à Maghnia
Toujours est-il qu'à Maghnia, un nouveau comportement s'est développé chez les usagers des trolleybus pour devenir quasiment une «règlementation». En montant dans ces bus, les hommes, tels des cobayes de Pavlov, montent automatiquement par la portière arrière et s'installent au fond.Et même ceux qui montent par devant, se dirigent droit au fond. A l'inverse des femmes qui, en terrain conquis, s'assoient ou restent debout dans la première moitié de l'autobus. Bizarrement -comme si un traité était signé par on ne sait qui- entre les deux moitiés de l'habitacle, il y a une sorte de no man's land que les deux parties ne peuvent ou ne doivent «piétiner».Une sorte de réflexe discriminatoire, dans le sens où, constitutionnellement, les deux sexes sont égaux devant la loi. Ayant tenté une question sur ce fait nouveau, un chauffeur de bus, moraliste à vous couper le souffle, réagit à la limite d'un imam de l'âge des pierres : «Acceptez-vous que votre s?ur, votre femme et votre mère s'assied avec un inconnu'» Abasourdi, nous avons rétorqué que le problème n'était pas là. «Quand votre bus ne contient que 25 passagers et que vous y entassez 35, n'y aurait-il pas promiscuité ' Et le respect dont vous parlez, n'exclut-il pas dans votre code de moralité cette musique à la limite de la trivialité que vous diffusez sans vergogne dans votre véhicule'» Contrarié, il riposte sans ménagement : «Personne ne vous oblige à monter dans mon car!»A Maghnia où tous les paradoxes existent, les transporteurs publics ont leur propre loi. Ils marquent des arrêts là où bon leur semble. Ils attendant d'éventuels passagers qui seraient encore chez eux et peut-être sans l'intention de prendre le bus.C'est une métaphore, mais ces conducteurs, des jeunes dans leur majorité, sont capables d'immobiliser leur moyen de locomotion pour une femme qui arrive à l'horizon. Et pour récupérer son «retard», il transforme son véhicule en bolide. A l'intérieur, les passagers ont beau vociférer, râler, jurer. Au fond, personne n'a porté plainte ou n'est descendu du bus pour exprimer son mécontentement. Pour 20 DA, le prix du ticket de transport dont on ne voit pas la couleur, le citoyen de Maghnia reste otage de l'impunité des autres et de sa propre irresponsabilité.


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