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TRANSMISSION DU SIDA
Le dépistage reste la seule barrière à la transmission du VIH. C'est ce qu'affirment les spécialistes qui déplorent l'absence de la culture de la prévention et du dépistage.Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Bien que lentement, le nombre de cas séropositifs ne cesse d'augmenter d'année en année en Algérie. Depuis 1985 à ce jour, 7 874 cas séropositifs et 1 632 cas de sida ont été recensés. «En 2014, nous avons enregistré 71 nouveaux cas séropositifs alors qu'en 2015, le nombre de nouveaux cas a atteint 101», souligne le docteur Fatma-Zohra Zmit, infectiologue à l'hôpital d'El-Kettar (Alger).Selon elle, le sida demeure une maladie «honteuse» car, explique-t-elle, «on l'impute toujours aux relations sexuelles. Or, il n'y a pas que les rapports sexuels qui permettent la transmission de cette pathologie». Et d'ajouter : «Elle est toujours considérée comme un tabou et une maladie qu'il ne faut pas divulguer. D'ailleurs, les personnes atteintes se font soigner en cachette et optent pour des centres de prise en charge loin de leurs lieux de résidence».Intervenant hier, au forum du quotidien El Moudjahid à Alger, à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le sida qui coà'ncide avec le 1er décembre, Dr Zmit a insisté sur la nécessité du dépistage notamment le dépistage prénuptial. «Il faut établir un test avant le mariage afin d'éviter toute transmission du sida ou autre maladie sexuellement transmissible. Il s'agit d'un bilan de sérologie et non pas d'un certificat établi par le gynécologue», précise-t-elle. Pour elle, il n'y a que la prévention et le dépistage qui peuvent barrer la route à la transmission de cette maladie.De son côté, le président de l'association solidarité Aids, Ahcène Boufenissa, affirme que les jeunes connaissent bien le sida mais «ils ont des notions fausses concernant la transmission et le dépistage».Il souligne l'«absence» de culture de dépistage et de soins de soi dans la société algérienne. Rappelant que 2 000 cas sont recensés dans les hôpitaux et centres de prise en charge, Ahcène Boufenissa assure que ce chiffre peut atteindre 3 000 cas puisque, dit-il, «il existe plusieurs cas séropositifs non dépistés». Pourtant, précise-t-il, l'Algérie compte 19 centres de prise en charge spécialisés et 70 centres de dépistage. «La problématique n'est pas dans la disponibilité des infrastructures spécialisées mais plutôt incitation des gens à se faire dépister», explique-t-il.Le président de l'association solidarité Aids souligne pour sa part, la nécessité du dépistage prénuptial. «C'est un test recommandé par l'état civil lors de l'établissement d'un acte de mariage mais malheureusement, il y a une mauvaise interprétation», dit-il. Toujours est-il, poursuit-il, «ce test ne protège pas de cette maladie. Cette pathologie peut en effet être transmise plus tard si l'un des époux la contracte ailleurs».


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