Algérie

Traité



L?Algérie et la France signeront-elles, comme convenu, un traité d?amitié ? A vrai dire, l?engagement est sans cesse réitéré, mais cela ne semble plus un élément suffisant au regard des réserves soulevées de ce côté de la Méditerranée, et dont la multiplication et l?intensité rendraient ce texte difficile à conclure, sinon en différeraient l?aboutissement. Il est vrai que la loi française glorifiant la colonisation a suscité un vaste mouvement de colère en Algérie. Et aussi un doute sur les intentions de la France, sachant que la majorité parlementaire est aussi celle du chef de l?Etat français. C?est le temps des interrogations et des appels à la France pour qu?elle reconnaisse ses crimes, ou encore son crime, celui de la colonisation, car c?est en son nom que tous les autres ont été commis. Jusque-là très réservé, le secrétaire général de l?Organisation nationale des moudjahidine (ONM) est de ceux qui ont joint leur voix en ce sens en appelant l?Etat français à présenter officiellement ses excuses au peuple algérien pour tous les crimes commis à son encontre. Quant à l?ancien chef de gouvernement, Rédha Malek, négociateur des accords d?Evian et fin connaisseur des relations algéro-françaises pour les avoir suivies de très près en tant qu?ambassadeur en France, il estime qu?il était prématuré de parler d?un traité d?amitié entre les deux pays. Il demeure, lui aussi, partisan d?une refondation de ces relations, ou encore de leur normalisation. Ce qui, dans l?esprit de ses concepteurs, nécessite une mise à plat. « Si on veut aller de l?avant, il faut poser des problèmes d?avenir et dire : le passé, c?est le passé, maintenant traçons un trait et voyons ce qu?on peut faire ensemble », a-t-il ajouté. La formule avait été avancée durant la décennie écoulée en pleine période de terrorisme, également marquée par cette formule française du « Qui tue qui ? » et de certaines appréciations, comme celle qui consiste à présenter la France comme le principal soutien financier de l?Algérie, alors qu?il s?agissait de prêts accordés aux conditions du marché. L?on a parlé ensuite de refondation, mais les deux expressions revêtent la même signification. Faut-il alors croire que cette phase n?a pas encore été atteinte et qu?il faudra plus de temps et autant d?efforts pour aller vers un traité ?



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