Algérie - Revue de Presse


Une mine d?informations pour les scientifiques Le séisme suivi d?un tsunami dans la région de l?océan Indien, le 26 décembre 2004, a fourni une mine d?informations aux scientifiques, qui espèrent s?en servir pour mieux prévenir des tragédies de ce type. Ces données « seront d?une grande utilité pour éviter de futurs désastres », estime un sismologue du British Geological Survey (BGS), David Booth. « Cela aidera à identifier les zones vulnérables, à mettre en place un système d?alerte et à construire des structures et des brise-lames qui dévient ou ralentissent la vague avant qu?elle n?atteigne les habitations », a-t-il dit à l?AFP dans un entretien téléphonique depuis Edimbourg, en Ecosse. Les séismes de cette ampleur ne se produisent que tous les 30 ou 40 ans dans cette région. Aussi les informations les concernant sont rares. Or, cette fois-ci, les capteurs sur Terre ou dans l?espace ont fourni de nombreuses données sur son déclenchement. Par ailleurs, des films, des photos et le témoignage des survivants ont donné des informations utiles sur l?arrivée de la vague, montrant les rivages et les bâtiments balayés par les eaux. D?abord, remarque M. Booth, cela permet de savoir ce qui s?est passé sur la faille elle-même au large de Sumatra, parce que le séisme « ne s?est pas produit en un seul point ». « Elle s?est brisée sur une longueur d?au moins 400 km. Cela a commencé en face des côtes de Sumatra et s?est propagé vers le nord à environ 2 km/s » avec un « mouvement d?élévation du fond de l?océan, à peu près vers le nord », poursuit-il. « Il s?est élevé simplement de quelques mètres, mais avec toute l?eau au-dessus, il y a eu un dégagement massif d?énergie », explique-t-il. Par chance pour les scientifiques, deux heures après le départ de la vague meurtrière, des satellites américano-français, TOPEX/Poseidon et Jason-1, passaient au-dessus de la zone. Ils ont pris des mesures radar de la surface de l?océan, sur une bande de quelque 3000 km à partir de la baie du Bengale, juste au moment où le tsunami atteignait le Sri Lanka et l?Inde, selon la revue britannique New Scientist. Ils ont ainsi pu voir quelque chose d?unique : deux vagues d?une taille maximum de 50 cm, distante l?une de l?autre de 500 à 800 km. Entre les deux, des plus petites vagues séparées de 100 à 200 km. Cette première observation jamais faite d?un tsunami en train de se propager donne des indications très importantes sur l?énergie libérée et sur la manière dont le phénomène se déplace, ralentissant ou changeant de direction selon les fonds marins rencontrés. Une vague de 50 cm peut paraître minuscule, mais ce n?était que la crête d?une masse d?eau en déplacement d?un millier de mètres de profondeur. Aussi, quand elle est entrée en collision avec le plateau continental, cette force a commencé à prendre de la hauteur et c?est un mur d?eau qui s?est abattu sur les rivages. Cela a permis de constater quelles zones étaient vulnérables aux grandes vagues.En traduisant ces données en modèles informatiques, les scientifiques devraient pouvoir fournir un instrument essentiel aux concepteurs du futur système d?alerte aux tsunamis dans l?océan Indien actuellement en discussion.Une autre leçon tirée du tsunami du 26 décembre 2004 est l?importance des obstacles naturels, souvent disparus devant les structures touristiques ou industrielles. « Les récifs de coraux jouent le rôle de brise-lames naturels et la mangrove est un amortisseur naturel », a souligné un responsable du groupe de défense de l?environnement, Simon Cripps.DI



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