Algérie - Revue de Presse

Toxicomanie à Tamanrasset


Des chiffres préoccupants La toxicomanie à Tamanrasset a fait l?objet de deux études épidémiologiques réalisées durant le mois dernier et qui ont ciblé les lycéens et la population étrangère. 461 lycéens, soit la totalité des élèves présents dans les établissements secondaires, ont constitué l?objectif de cette enquête effectuée par des médecins, des enseignants, des étudiants et de jeunes citoyens volontaires. A la question : « Avez-vous une connaissance de la drogue ? » 96% des lycéens ont répondu par l?affirmative alors que plus de 7% avouent en consommer. « Un chiffre qui a tout son poids », commente le docteur Sahraoui, participant à cette enquête, en signalant l?étonnement des services de la police et de la PAF devant ce résultat. « Les services de contrôle ont concentré tous leurs efforts dans les wilayas limitrophes au Maroc, notamment Maghnia. A Tamanrasset, les autorités croyaient que le seul fléau inquiétant c?est la prostitution. Or, la consommation de la drogue y prend des proportions alarmantes », explique-t-il. Un constat qui devient préoccupant lorsqu?on sait que, selon cette enquête, près de la moitié des drogués sont des consommateurs réguliers et chroniques. Deux tiers des consommateurs utilisent les drogues avant les cours ou au moment des récréations alors que 82% consomment la drogue en groupe. Ce dernier fait peut constituer un facteur propice à la propagation de la consommation collective de la drogue dans le milieu lycéen. Un autre chiffre donne également à réfléchir en sachant que 17% des proches des lycéens sont contaminés par la consommation de la drogue. Concernant les campagnes de sensibilisation contre ce fléau, 81% des lycéens disent être bien informés du danger et des conséquences de la toxicomanie, mais 5% pensent que la drogue est bonne pour la santé et 3% estiment qu?elle règle les problèmes des jeunes. Par ailleurs, les lycéens de Tamanrasset semblent être de bons connaisseurs de la drogue en ceci qu?ils ont cité aux enquêteurs tous les genres existant comme la cocaïne, le kif, l?héroïne, le bangou et le diazépam. Pour les genres consommés, les cannabis (zetla, kif, chira) viennent en tête avec 79%, suivis par le diazépam et le bangou avec 11% et 10% chacun. Quant à la deuxième étude, ayant comme sujet la population étrangère à Tamanrasset, elle a touché 68% des étrangers avec en pole position la population du Niger et du Mali qui représente plus de 60%. 13% de cet échantillon avouent prendre de la drogue et le même taux reconnaît que l?un de leurs proches est toxicomane. Le paramètre du sexe montre qu?une femme sur trois consomme de la drogue. L?étude, qui a conclu que le temps préféré pour la consommation se situe le soir après les heures de travail, a révélé également que deux tiers des étrangers préfèrent la consommation en groupe. Le haschich est le stupéfiant le plus consommé par les Africains de Tamanrasset avec 78%, suivi par le bangou avec 22%. Un fait troublant est dégagé par cette enquête chez ces Africains dont 74% déclarent n?avoir jamais eu d?information ni sensibilisation sur la toxicomanie. Un constat qui ne peut étonner quand on sait que 95% de cette population vivent groupés dans des habitations précaires, généralement réunis dans les chambres et cela dans de très mauvaises conditions.


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