Algérie - A la une


Ils sont toujours attentifs aux bruits, tels des hyènes, discrets dans leurs besognes, fluides et silencieux comme le courant d'air. Ils sillonnent chaque jour les artères de la ville, butinent les nouvelles, mauvaises de préférence, investissent les créneaux qui leur sont chers : la désinformation. Equarrisseurs des temps modernes, ces êtres qu'on craint de provoquer leur courroux, qui sont-ils' D'où viennent-ils' Ils sont nés chez nous. On les reconnaît, assis autour d'une table, d'un café, dehors sur le trottoir, une cigarette au bec, achetée à l'occasion, un café noir pressé pour huiler les mécanismes de la réflexion. Ils déballent leurs potins. Tout se passe entre deux bouffées de cigarette, et vous pouvez avoir la composante du staff technique de l'équipe nationale ou son équipe type. Celle du gouvernement, le trabendo, les secrets « des sources bien informées » de l'Algérie, jusqu'à la rubrique nécrologique où pendant un instant ils se recueillent.Leurs gestes évasifs leur donnent l'impression qu'ils débattent un sujet important, il n'en n'est rien, c'est le club local qui en pâtit. La rumeur remplace l'information et ils excellent dans la médiocrité, la mine renfrognée, adaptable à toutes les situations. Ils arrivent même à se contredire, se lever, puis s'asseoir, le regard pointé vers un objectif. Une proie vient de passer et traverser leur champ visuel. On oublie tout, on se réconcilie et on équarrisse, pas un lambeau de chair ne doit rester sur l'os. Une fois terminé, on repart déjeuner, faire une sieste, la plus longue possible, car la soirée s'annonce chaude. Ne vous leurrez pas, ils peuvent même être juste à côté de vous.


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