Algérie - Revue de Presse

Touristes autrichiens enlevés en Tunisie Le fils de Kadhafi négocie avec les preneurs d'otages



C'est la Libye qui mène, officiellement, les négociations pour la libération des deux otages autrichiens, enlevés le 22 février dans le sud de la Tunisie. Les autorités autrichiennes, qui viennent d'avoir une prolongation de l'ultimatum des ravisseurs, un groupe terroriste qui s'est déclaré proche de la branche Maghreb d'Al-Qaïda, ont confirmé que le fils du leader libyen, Seïf Al-Islam, est officiellement chargé de négocier avec le groupe des ravisseurs. La nouveauté dans cette affaire, assez délicate, c'est que la Libye et l'Autriche ont confirmé que des contacts ont été établis avec le groupe de terroristes qui serait planqué au nord du Mali, dans la région de Kidal où de violents accrochages opposent les troupes régulières maliennes à l'opposition touarègue. Le dirigeant de l'extrême droite autrichien Jörg Haider, par ailleurs critiqué par la classe politique locale pour ses tendances xénophobes, a confirmé que le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seïf Al-Islam, est en contact avec les ravisseurs des deux Autrichiens. «Seïf Al-Islam négocie avec les ravisseurs et est, selon ses propres termes, confiant dans le fait que la question sera prochainement réglée», a déclaré Jörg Haider à l'agence de presse autrichienne. Haider, ex-chef de l'exécutif autrichien, avait annoncé avoir sollicité son ami de longue date et fils du leader de la révolution libyenne pour intervenir dans le dossier des otages autrichiens. Selon la presse autrichienne, le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer aurait également demandé l'aide de Seïf Al-Islam. Wolfgang Ebner, 51 ans, et Andrea Kloiber, 44 ans, ont été enlevés alors qu'ils circulaient dans le sud de la Tunisie et auraient été conduits par leurs ravisseurs d'Al-Qaïda dans le nord du Mali, selon des sources concordantes, alors que les autorités maliennes n'ont jusqu'à présent pas confirmé la présence du groupe sur leur territoire. Par ailleurs, Mouammar Kadhafi aurait discuté en personne avec le président malien Amadou Toumani Touré de la question des otages, alors qu'ils se trouvaient tous deux en Ouganda. Selon le quotidien autrichien Osterreich qui cite une source diplomatique au Mali, des pourparlers ont été déjà organisés par la Libye entre les ravisseurs, la branche du réseau islamiste Al-Qaïda pour le Maghreb, et les négociateurs maliens, à Bou Djeheba, au nord de Tombouctou. Les négociations avec le groupe de ravisseurs se dérouleraient avec plusieurs médiateurs, et particulièrement avec les autorités maliennes, qui ont jusque-là adopté une position très discrète sur la position des terroristes sur leur territoire. Il y a ensuite l'intervention de la Libye, réclamée par l'Autriche. Une intervention qui en dit assez long sur l'influence de plus en plus visible de Tripoli sur tout ce qui bouge dans cette partie de l'Afrique, particulièrement entre le Ténéré et le Tibesti et l'Adrar des Ifoghas, une région infestée par les groupes terroristes, et autres rébellions malienne et nigérienne. Les ravisseurs ont, par ailleurs, confirmé au moins aux négociateurs qu'ils veulent de l'argent, 5 millions d'euros (6,7 millions de dollars) comme rançon pour relâcher les deux orages. Selon le fils de Mouammar Kadhafi, les négociations se déroulent dans de bonnes conditions. La fondation de Seïf Al-Islam Kadhafi a déjà été mise à contribution lors du rapt des touristes allemands par le GSPC. Il a été également l'artisan, en août 2000, contre une forte rançon, de la libération de la journaliste française Maryse Burgot. La journaliste de France 2 Maryse Burgot et deux autres Françaises, Sonia Wendling et Marie Moarbès, ont été libérées par le fils de Kadhafi. Elles avaient regagné Paris le 27 août 2000 en provenance de Tripoli, après avoir été relâchées par les rebelles philippins de Jolo. Deux autres journalistes de l'équipe de télévision française enlevée le 9 juillet, le reporter d'images Jean Le Garrec, 46 ans, et le preneur de son Roland Madura, 49 ans, ont été par la suite relâchés par leurs ravisseurs, toujours à la suite de la médiation libyenne. Mais, il ne faut pas se leurrer: les ravisseurs ne sont guidés, en premier lieu, que par le paiement d'une forte rançon, et donc l'exécution des otages n'est pas, en principe, dans leurs intentions. L'intervention de la médiation libyenne dans cette affaire peut-être expliquée surtout du fait de la position de la Djamahiriya dans cette région où ses services de renseignements n'ont jamais été aussi actifs que depuis ces dix dernières années.
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