Algérie - Divers Métiers d'Artisanat

Toubi Ahmed, vendeur de maïs grillé à Skikda : " El mastoura " à tout bout de champ !


Toubi Ahmed, vendeur de maïs grillé à Skikda :
Toubi Ahmed, un sexagénaire, perpétue déjà depuis plus de 20 ans une tradition séculaire : la vente ambulante de maïs grillé sur braise.

A Skikda, le maïs est pudiquement appelé «El mastoura» (la prémunie), certainement en référence aux feuilles vertes qui, charnellement, couvrent les grains. Ahmed, vous pouvez le rencontrer sur la corniche de Skikda, qui relie vers l’ouest, la ville à son village balnéaire, Stora. Il a implanté son espace entre les plages Casino et celle dite Château Vert. Seuls outils de travail : du maïs, une vitrine de fortune, un barbecue, des seaux d’eau salée et une bonhomie bien locale. Vous ne risquez pas de vous tromper, c’est le seul retraité parmi la lignée de jeunes vendeurs de maïs grillé à la braise, qui longent toute la côte est de Skikda. Il porte une barbe grise.

Ne voyez là aucun signe ostentatoirement religieux, car Ahmed ne cherche en fait qu’à subvenir aux besoins de sa petite famille, loin de toutes autres supputations. «Je me suis reconverti à cette ‘‘profession’’ après la dissolution de l’entreprise Onaco, il y a plus de vingt ans. Me retrouvant sans travail, il me fallait trouver une solution pour faire vivre les miens. J’ai alors pensé à vendre «El mastoura» que je pouvais trouver sur les terres de la Grande Plage à quelques kilomètre à l’ouest de Stora. La situation sécuritaire et la prolifération inquiétante de sangliers qui minaient les récoltes ont fini par décourager les cultivateurs de cette région et le produit a fini par disparaître de ces terres. Depuis plus de six ans, je m’approvisionne à Guermajana, une contrée de Kerkera, beaucoup plus loin à l’ouest.

Le maïs produit sur ces terres est plus robuste», raconte-t-il avec une simplicité presque infantile. Devant son «barbecue», Ahmed est un roi. «Mes maïs sont vendus à 20 et à 40 DA l’unité selon leur poids. Je les fais cuire sur du charbon, à la demande», raconte-t-il. Au dessous de sa table de fortune, Ahmed cache une batterie d’automobile. «Je l’utilise uniquement quand il y a urgence. C’est une idée à moi. Elle me sert à faire tourner ce petit moteur de séchoir couvert de chatterton vert que vous voyez.

Cela me permet de raviver les braises pour cuire rapidement mes maïs et contenter les clients pressés afin d’éviter d’éventuels embouteillages devant mon étal». Ingénieux. Quand on lui demande l’intérêt de faire cuire le maïs sur du charbon, Ahmed rétorque : «Je vais vous dire un secret. La meilleure façon de déguster un maïs c’est de le faire cuire sur le feu d’un tronc d’arbre et non sur du charbon. Il y a beaucoup plus de saveur et de succulence. Malheureusement, je ne peux pas me permettre une telle besogne sur la voie publique», reconnaît-il.


Khider Ouahab


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