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Toni Erdmann sacré Palme d'or'


Les pronostics vont bon train à CannesLes dés sont jetés et les pronostics vont bon train sur la Croisette. En attendant c'est le palmarès de la Section «Un Certain regard» qui fut dévoilé la veille, couronnant le film finlandais, The Happiest Day in the Life of Olli Mäki.Cannes, ce sont des films à gogo, mais aussi des rencontres professionnelles à la pelle et surtout un système de réseautage infaillible. Pour peu qu'on sache comment s'y prendre. Et quoi de mieux pour aller vers l'Autre qu'en se réunissant au festival de Cannes, pour discuter de ses problèmes a fortiori quand il s'agit d'un groupe international de femmes cinéastes, mais pas que. En effet, cette année, nous avons assisté à l'affirmation de Film Fatales qui est un réseau de femmes cinéastes qui se rencontrent régulièrement pour se conseiller, partager des ressources, collaborer sur des projets et construire une communauté solidaire pour faire leurs films.L'organisation a été fondée par Leah Meyerhoff, à New York, en 2013, et a depuis inspiré des dizaines de groupes dans le monde. Tous les mois, des centaines de femmes cinéastes se réunissent par groupe au niveau local pour se parler de leurs projets en cours, organiser des événements pour la réalisation et la promotion de leurs films et débattre de thèmes autour du cinéma, nous a-t-on appris.«Dans une industrie où moins de 5% des films au sommet du box office sont réalisés par des femmes, Film Fatales offre aux femmes cinéastes une structure qui leur permet de se soutenir entre elles, de partager des ressources, et d'aider à ce que leurs films soit faits et vus», affirme le dossier de presse.En plus des réunions mensuelles, Film Fatales soutient beaucoup d'autres initiatives collaboratives telles que des tables rondes, des rencontres avec d'autres professionnels du cinéma, des workshops. Film Fatales est rapidement devenu à New York, une solide communauté de collaboration et de soutien. En offrant à ses membres un espace pour se conseiller, échanger leur réseau et s'aider directement, Film Fatales continue à promouvoir la création de films par et sur les femmes.Film FatalesA Paris, c'est la cinéaste Rahma Benhamou El Madani qui est à l'initiative de la création du collectif en février 2016. Ce groupe est naissant, il réunit pour l'instant une quinzaine de membres et a déjà à son actif plusieurs collaborations et projets.Pour l'heure c'est plus Film Fatales côté USA qui active le plus, comme nous l'a affirmé cette membre native de Los Angeles dont le groupe auquel elle appartient compte 400 personnes à tel point que quand une cinéaste sud-africaine décide de postuler, on lui demande de tempérer afin d'être mieux structuré le Scoupe. Aux USA les femmes de Film Fatales sont désormais repérées. Certaines sont sollicitées pour faire partie des membres du jury de différents festivals. Leurs besoins sont immédiatement identifiés grâce à une plateforme qui les réunit toutes.A New York, elles sont 200, à tel enseigne que le groupe a décidé de faire appel à un sponsor pour les soutenir logistiquement pour une meilleure prise en charge des doléances de ces femmes cinéastes dont Film Fatales leur fournit les ressources professionnelles nécessaires.En France, Film fatales est née il y a quelques mois et d'ores et déjà des projets sont en cours notamment avec la création du festival Film Fatales en partenariat avec une salle de cinéma parisienne qui compte programmer des films réalisés par les membres du collectif, rentrée 2016.Aussi, on notera au menu également un workshop «partage de savoir» autour du montage, de la production et du crowdfunding, rentrée 2016, mais aussi une table ronde/débat autour de la problématique du genre (masculin/féminin) au cinéma, été 2016 ainsi que la réalisation en interne d'un teaser de présentation de Film Fatales Paris, été 2016.Une idée intéressante qu'est ce collectif dont nos cinéastes algériennes devraient prendre en compte, a fortiori dans un paysage cinématographique comme le nôtre miné par le machisme et le manque de ressource.Palmarès d'un Certain RegardUn Certain Regard 2016 a proposé dans sa compétition 18 films venus de 20 pays différents. Sept d'entre eux étaient des premiers films. Le film d'ouverture était Eshtebak (Clash) de Mohamed Diab. Présidé par Marthe Keller (actrice - suisse), le jury était composé de Jessica Hausner (réalisatrice, productrice - Autriche), Diego Luna (acteur, réalisateur, producteur - Mexique), Ruben Östlund (réalisateur - Suède), et Céline Sallette (actrice - France).«Le jury s'est trouvé très honoré et heureux d'être chargé de cette délicate mission étant donné le niveau de la Sélection 2016.Chaque film étant en effet riche en découvertes de cinéma et ouvertures sur le monde autour des thèmes de la famille, de la politique et des différences culturelles», a déclaré le jury. Ainsi, le Grand Prix est revenu à hymyilevä mies (The Happiest Day in the Life of Olli Mäki) de Juho Kuosmanen, le Prix du jury a été décerné à fuchi ni tatsu (Harmonium) de Fukada Kôji, le Prix de la mise en scène à Matt Ross pour captain fantastic, le Prix du meilleur scénario est revenu à Delphine Coulin & Muriel Coulin pour voir du pays (The Stopover), le Prix Spécial Un Certain Regard quant à lui a été remis à La tortue rouge (The Red Turtle) de Michael Dudok de Wit.Bref que des bons films en attendant le résultat de la compétition officielle dont le cru cinématographique cette année s'est voulu bien tiède et sans grande importance. On retiendra incontestablement les noms de Tony Erdmann, film allemand de Maren Ade irrésistible de poésie. Quelques exercices cinématographiques bien déstabilisants ont émaillé ce festival. Certains par leurs images bling bling et d'autres truffés de sexe ou de leçons de morale.Toutefois, il est bon de retenir les noms du long métrage de Jim Jarmush avec Paterson, ou encore le classique dans le trait narratif, mais néanmoins bien salutaire et tendre Loving sur le racisme d'un couple mixte ayant existé en Géorgie de Jeff Nichols, ou le terrible American Honey, puissamment beau et sauvage film britannico-américain réalisé par Andrea Arnold, avec comme principaux acteurs deux jolies gueules qui crèvent l'écran.D'amour et d'impuissance existentielle. Exit l'érotisme galvaudé du Coréen Park Chan Wook dans Mademoiselle ou encore le grandiloquent The neon demon de Nicolas Winding qui croit être ultra intéressant en peignant un monde de fous partagé entre mode et scatologie. Bien effrayant somme toute, mais une recette bien fabriquée pour être honnête.
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