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Tolérance zéro sur les macadams en sang



Tolérance zéro sur les macadams en sang
Serial killer, les routes de l'Algérie n'oublient pas, chaque jour qui passe, de faire leurs récoltes de vies humaines, sans distinction d'âge ni de sexe. Terrorisme routier, assassins, aucun qualificatif n'a été épargné à ces meurtriers de la route, inconscients du danger qu'ils représentent pour eux, leur famille et les autres usagers du bitume. Des fous du volant avec un permis à tuer qui sillonnent les routes avec l'envie, inconsciente, de tuer celui qui vient en face.Toutes les mesures draconiennes prises sur fond du renforcement de l'arsenal judiciaire, des mesures coercitives à l'égard des chauffards, des campagnes de sensibilisation n'ont pas réussi à faire diminuer le nombre de linceuls alignés sur les bords des routes algériennes. Pis, chaque année semble battre le record d'accidents de sa petite s?ur. Que faut-il donc faire ' Le gouvernement n'a pas à inventer la solution miracle, il ne le peut pas, mais il n'a qu'à se pencher sur les exemples allemand ou scandinave qui ont fait de la formation des jeunes chauffeurs et de l'exemplarité des sanctions un sacerdoce. S'il faut importer des solutions clés en main pour arrêter l'hémorragie, alors il est plus que temps de le faire.Chez nous, on a tendance à privilégier davantage l'aspect répressif au détriment de la formation de base qui doit être sans reproches. Mais c'est là que le bât blesse puisqu'au niveau même des écoles de conduite, l'élève est avant tout considéré comme une marchandise. Des nouveaux chauffeurs qui n'hésitent pas à acheter le document rose pour s'ajouter à la longue liste des tueurs sur quatre roues qui écument nos routes. L'Etat a une part de responsabilité dans ces morts puisqu'il n'arrive toujours pas à juguler une courbe ascendante et à annoncer la tolérance zéro. Des projets de réformer le permis de conduire ou d'exiger la pose des mouchards sur les poids lourds et les autobus, grands pourvoyeurs des statistiques sur les accidents de la route, sont mort-nés et de s'interroger sur les responsabilités morales et pénales de tout un chacun.La route est l'affaire de tous et se cacher derrière un radar ne résoudra pas l'équation nationale. La route tue, un constat plus qu'une fatalité puisque le compte à rebours peut être enclenché pour stopper cette effusion de sang sur nos macadams. Chaque région a ses spécificités et malgré que le code de la route soit uniforme, il est probablement bénéfique de trouver des solutions personnalisées à chaque région du pays. La route à Maghnia est différente de celle des Hauts-Plateaux et on ne conduit pas sur l'autoroute comme en ville. L'urgence est d'avoir le courage politique d'édicter une ligne de conduite qui ne prendra pas en charge les interventions des cousins d'Alger ni les coups de téléphone intempestifs pour extirper un tel à une poursuite judiciaire pour un délit routier. La brigade de sécurité routière opérationnelle depuis hier sur le bitume de la wilaya d'Alger reste une bonne initiative dans la logique du tout répressif, ce qui est en soi un bon angle de vue pour s'attaquer à ce fléau, mais faut-il encore une fois de plus que son travail ne soit pas entravé par les petits services rendus entre camarades.





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