Algérie

Tlemcen, Polémique autour de la fermeture du conservatoire




Dans une missive transmise au président de l’APC de Tlemcen, le président de la commission culturelle auprès de cette même APC, M. Hamza-Chérif Abdelaziz dénonce «la décision de fermeture du conservatoire de la ville, un établissement unique dans son genre dans notre wilaya». «Une décision prise, ajoute-t-il, en dehors de l’assemblée populaire communale, seul lieu approprié pour de pareilles mesures». M. Hamza-Chérif proteste également contre la manière dont cette décision a été notifiée aux professeurs du conservatoire, «oralement et par un simple agent». «Plusieurs ministres, continue-t-il, ont visité ce conservatoire. Il était très actif durant les mandats précédant le nôtre. Malgré mes nombreuses demandes, il n’a trouvé aucun soutien. On l’a étouffé petit à petit jusqu’à lui faire perdre plusieurs de ses sections et locaux. Je ne m’explique pas encore l’absence d’intérêt envers cet établissement culturel. On a permis l’implantation en son sein de plusieurs autres associations. Il n’a pas bénéficié d’équipements et de mobiliers adéquats. Le conservatoire a été réduit à emprunter des tables, des chaises et un tableau à la direction de la Formation de la wilaya.

Aucune feuille de papier à musique, aucune corde de violon, aucun livre ni aucune craie n’ont été mis à sa disposition depuis des années. Par ailleurs, il n’a jamais disposé de personnel d’entretien alors que c’est l’APC qui gère ce corps de travailleurs». Dans sa lettre, M. Hamza-Chérif rappelle que l’implantation, en 1994, du conservatoire à Tlemcen ne s’est pas faite sans problèmes. «Les assemblées communales précédentes, écrit-il, ont lutté pour l’obtenir. Depuis, son organigramme et ses structures de gestion n’ont pas été entièrement finalisés et son autonomie financière ne lui a pas été assurée. Notre assemblée a cherché n’importe quelle excuse pour au contraire essayer de le fermer, sous prétexte qu’il revenait trop cher à entretenir. Puisque nous n’avons pas su nous occuper convenablement de ce conservatoire, ce n’est pas en fin de mandat qu’il fallait prendre une décision de fermeture dont nous ne pouvons prédire aujourd’hui les conséquences». Dès l’origine, le conservatoire de Tlemcen était rattaché par une convention à l’APC de la ville pour assurer son financement. Un nombre de 9 formateurs prodiguaient l’an dernier à une cinquantaine d’élèves, une initiation musicale basée sur l’enseignement du solfège. Ils percevaient chacun un salaire brut de 12.000 dinars mensuellement.

Contacté, un vice-président de l’APC de Tlemcen qui suit de près ce dossier, nie le fait que le conservatoire ait été simplement fermé mais parle plutôt d’un changement de cap qualitatif quant à la mission qui lui est dorénavant dévolue. «A sa place, ajoute-t-il, sera érigé bientôt un institut régional de musique qui disposera des moyens nécessaires et des compétences avérées pour atteindre les objectifs qui lui seront assignés».


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