Algérie

Tlemcen, Maïda, café, télé et mosquée



L’ambiance quotidienne du mois de Ramadhan est toute particulière. Une journée d’un homme ordinaire se résumait en un périple quotidien entre travail mosquée, café et télé sans oublier la nourriture.


A quelques jours seulement de la fête de l’Aïd El-Fitr, un changement capital intervient. On commence alors à penser à cette fête, les familles qui étaient déjà habituées aux lourdes dépenses pour la bouffe, brusquement, sans se rendre compte, achètent des vêtements neufs aux enfants et préparent les gâteaux.


A Tlemcen, les magasins du prêt-à-porter ont bien annoncé la couleur à l’exception de certaines boutiques qui persistent encore dans leurs dernières démarques de soldes ou qui essaient de liquider ce qui reste de la collection d’été, la plupart des autres commerces sont passés à une vitesse supérieure. Tout juste après la prière de Taraouih, les foules commencent à affluer vers les grands boulevards qui comptent les plus beaux magasins et boutiques. La médina qui regorge d’enseignes de kissariates, est prise d’assaut chaque soir. Les femmes ont toujours quelque chose à y acheter: une nappe, un drap, des produits cosmétiques, des vêtements aux enfants pour l’Aïd.


Le centre commercial «Bouhassina» reçoit, quant à lui, des lignes de vêtements «hommes» «femmes, et «enfants». Ce centre commercial qui se compose de 4 étages de boutiques est situé en plein centre-ville de Tlemcen, il offre tout ce que l’on peut imaginer: vêtements, jeans, accessoires, chaussures, sacs, ceintures de marque et un éventail de marchandises haut de gamme. On trouve tout chez «Bouhassina» à moindre prix. Cependant, il faut bien regarder et bien choisir.


 Par ailleurs, au sein de l’univers de l’habillement de l’enfant, la boutique «Lachachi», installée également au centre-ville (rue commandant Djaber) ne passe pas inaperçue. L’originalité de son concept n’est sans doute pas étrangère à cette reconnaissance. «Notre ambition, dès notre installation a été de frapper les esprits», souligne le gérant de l’enseigne qui a profité de son expérience pour mettre en chantier un véritable paradis, dédié à nos chers bambins.


L’approche de l’Aïd El-Fitr transforme le centre-ville en une fourmilière bruissante. Le soir, la cité des Zianides se pare de ses plus beaux atours et l’ambiance devient festive. Les jeunes aiment se donner rendez-vous dans les cafés et salons de thé situés dans le centre-ville. Ceux qui disposent d’une voiture préfèrent se rendre dans les cafés qui se trouvent à Imama, à Kiffane et à Boudghène, les hommes d’un certain âge aiment se rendre dans les anciens cafés qui ont acquis leur notoriété au temps jadis. D’autres encore se donnent rendez-vous dans un café du coin pour jouer aux dominos ou faire des parties de rami. «cette ambiance nous rappelle celle des années 60, 70 et 80, lorsque nous étions encore des jeunes», nous rapporte un vieux. Signe du temps qui passe et des temps qui changent, le Ramadhan pour ce vieux n’est plus ce qu’il était. «Je ne dis pas ça par nostalgie du passé, genre: «ya hasrah âla zman kif kouna». Seulement il faut bien constater le changement. Ramadhan a changé de forme ou plutôt de mise en forme. Je me souviens d’une époque où tout petit encore ma mère m’envoyait porter des plats de gâteaux dans le voisinage. Et elle envoyait mon frère avec une «gues’aâ de t’âm», le jour de l’Aïd, à la mosquée du quartier. «Il est vrai que le Ramadhan de mon enfance était beaucoup plus beau», dit-il.


A l’occasion de l’Aïd El-Fitr, les femmes de Tlemcen ont l’habitude de préparer le «kâak», un délicieux gâteau populaire, qu’on déguste avec du thé. Cette boisson, facteur de réunion, symbole d’union et catalyseur de communion est rarement offerte seule. Selon les localités et le moment, elle est accompagnée de petits pains légèrement levés et parfumés à l’anis, de feuilletés cuits sur plat en terre arrosés de beurre fondu et de miel, de feuilletés simples ou farcis, cuits à la poêle ou au four.


A la veille de cet Aïd El-Fitr c’est surtout la grande mosquée, cette oeuvre architecturale et artistique de première grandeur qui témoigne de l’extraordinaire ascension d’une cité, qui a de tout temps joué un rôle prépondérant dans l’évolution de l’histoire et la diffusion de la civilisation arabo-musulmane, qui affiche une ambiance particulière.


Juste après le «F’tour» les fidèles commencent à rallier, seuls ou par groupes, la mosquée pour la prière du «Taraouih», «le jeûne permet à l’homme de tester son endurance, de fortifier sa piété, sa volonté, sa crainte d’Allah. Il nous apprend particulièrement la patience et le contrôle de la mosquée. A 20h, la mosquée a déjà fait le plein. Tous les coins sont pris d’assaut par les fidèles. Un quart d’heure après, le muezzin appelle à la prière. Au dernier appel, l’imam se saisit du micro et commence la prière du «Taraouih». «Le Ramadhan est le retour vers les valeurs islamiques, c’est durant ce mois que le Saint Coran a été révélé au prophète Mohamed (psl)», souligne un jeune fidèle. Le haut-parleur de la grande mosquée distille des récitals de Coran qui sonnent comme un baume au cœur, tout comme l’image émouvante de ces fidèles, de différents âges, chapelet à la main, concentrés sur l’invisible.


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