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Tlemcen : Les communes frontalières en détresse économique


Les habitants de la commune frontalière de Souani, à 70 km du chef-lieu, ont exprimé leur colère, avant hier, en obstruant les issues de la localité avec des branchages, des pneus et autres objets hétéroclites.Toutes les routes menant à Maghnia, Ghazaouet, Marsat Ben M'hidi et Bab El Assa étaient fermées.
En fait, c'est la deuxième fois en une semaine que les frontaliers sortent dans la rue pour interpeller les pouvoirs publics sur leur sort.
Depuis le durcissement des mesures sécuritaires sur la bande frontalière (creusement de tranchées, érection de grillage, barrages fixes et patrouilles sur le tracé frontalier), les jeunes, ayant longtemps vécu des activités illégales, se retrouvent du jour au lendemain livrés à eux-mêmes.
Une situation déplorable qui fait d'eux une bombe à retardement. Très en colère et sans perspectives, ils témoignent à visage découvert: «Nous sommes des Algériens à part entière, on veut faire de nous des malfrats, mais nous ne demandons que nos droits.
Nous n'appelons pas à la réouverture des frontières, parce que nous savons que la fermeture est une décision politique que nous ne contestons pas, mais on nous a abandonnés depuis le durcissement des mesures sécuritaires sur le tracé frontalier. Nous n'avons plus aucune ressource pour vivre.
Nous ne pouvons plus payer nos factures d'électricité ni acheter des médicaments. L'Etat a le devoir de trouver une solution aux jeunes qui n'ont aucune occupation. Ils sont une bombe à retardement».
A Maghnia, l'appel, hier, à un rassemblement pacifique pour dénoncer le maintien du passavant (une autorisation de circulation contraignant les commerçants à déclarer leurs marchandises au niveau du carrefour 35) n'a pas eu l'effet escompté. «Ce passavant, qui n'a plus aucune raison d'être depuis le durcissement des mesures de sécurité sur le tracé frontalier, a fait que nous achetons plus cher les produits, deux ou trois fois plus, en comparaison à d'autres communes de la wilaya, comme Tlemcen, Remchi.
Nous considérons cela comme de la discrimination. Nous sommes les habitants d'une même wilaya, mais nous ne sommes pas logés à la même enseigne».
Paradoxalement, si les frontières sont hermétiquement fermées, des quintaux de résine de cannabis sont quasiment tous les jours saisis sur le territoire de la wilaya de Tlemcen. «Mais, par où passent toutes ces quantités de drogue avec tout l'arsenal sécuritaire sur le tracé frontalier '» s'interroge-t-on.


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