L'Ecolymet (association des anciens élèves
du collège, du lycée et de la Medersa de Tlemcen) a organisé, jeudi dernier,
une conférence débat dans le cadre du mois du patrimoine. Le conférencier,
Nadir Marouf, ancien chef du département de sociologie de l'université d'Oran,
qui est actuellement professeur à l'université d'Amiens (Picardie), a centré
son exposé sur les thèmes de patrimonialité et légitimité. Il dira que le
pouvoir est une stratégie complexe.
On ne peut comprendre le pouvoir politique
dans sa globalité. Définissant le patrimonialisme, le conférencier parla de
forme de gouvernement utilisant le charisme comme les prêtres. C'est un passage
de la possession au privé ; or, la propriété privée est prédatrice.
Sur le plan historique, le patrimonialisme
est une phase pré-coloniale. On passera du néo-patrimonialisme au populisme.
Là, il donna comme exemple Mao Tsé Toung qui utilisa les préceptes de Confucius
pour expliquer à la masse les principes de Karl Marx. Nadir Marouf a essayé
chaque fois, par des exemples précis, d'expliquer les formulations abstraites
en se posant la question : qu'est-ce qui relève du légitime et de
l'intelligibilité ?
Le débat fut très fructueux lorsque des
auditeurs posèrent des questions terre à terre sur l'expérience algérienne
avant la colonisation, pendant la colonisation avec l'instauration du
capitalisme, la période socialiste, le revirement vers le libéralisme et
actuellement la mondialisation et ses conséquences.
Le docteur Omar Benhabib, président de
l'Ecolymet, clôtura ce débat intéressant en invitant les adhérents à la grande
rencontre du jeudi 21.05.2009 au local de la Fondation Benkalfat, où des
conférences, des expositions et une soirée musicale andalouse sont prévues.
Après cette conférence d'anthropologie sur
l'origine des pouvoirs, l'Ecolymet nous a réservé une surprise en nous conviant
à une soirée musicale inédite avec le même Marouf Nadir au piano, puis au luth,
passant de la nouba classique (sanâa), au haouzi et même à l'oriental avec une
chanson de Mohammed Abdelwahab.
Après avoir écouté le professeur de
sociologie reconverti en véritable professeur de musique, Tahar El-Hassar et
Salah Boukli ont chanté des morceaux (insrafat) et des poèmes de haouzi qui
nous ont rappelé les anciens cheikhs Lazaar, Bendali Yahia, Abdelkrim Dali et
Redouane Bensari.
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Posté Le : 04/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sid'ahmed Cheloufi
Source : www.lequotidien-oran.com