Algérie - Réserves hydriques

Tlemcen: Agriculteurs et éleveurs inquiets "Baisse des réserves hydriques"


Tlemcen: Agriculteurs et éleveurs inquiets


Depuis fin juin, les barrages de Mefrouch (15 millions m³), Béni-Bahdel (63 millions m³), Sidi-Abdelli (21 millions m³) et Sekkak (27 millions m³) voient leur niveau d'eau baisser de jour en jour. Aujourd'hui, on estime entre 30 et 40% le taux de remplissage de ces quatre barrages de la wilaya. Cet été, les barrages n'ont d'ailleurs jamais atteint leur cote optimale d'exploitation, excepté le barrage de Hammam Boughrara (177 millions m³) qui se trouve à 13 kilomètres à l'est de Maghnia dont les eaux polluées ne sont pas utilisées.

Le barrage de Mefrouch, qui approvisionne en partie en eau potable la ville de Tlemcen, a été complètement asséché. Cette situation inédite depuis le début de l'été, selon un responsable de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), est notamment due à la sécheresse et la chaleur intense qui ont frappé la wilaya cet été. Le moral des agriculteurs, les petits fellahs en particulier, n'est pas au beau fixe.

«La pluie tarde toujours à venir! Cette situation nous inquiète beaucoup en ce début de campagne de labours-semailles. Contrairement à l'année écoulée où les pluies automnales ont arrosé la wilaya et sont venues au bon moment pour les labours et les préparatifs de la saison agricole, cette année, les pluies sont rares mais il ne faut pas perdre espoir, car le climat se refroidit de plus en plus et on s'attend à des averses bénéfiques pour tous les agriculteurs, fellahs et éleveurs», ont indiqué des agriculteurs de Maghnia qui ont déjà entamé leurs activités sous la menace du manque de pluie.

L'inquiétude s'est aussi amplement installée dans les esprits des agriculteurs de Hennaya qui subissent à leur tour cette situation.

«Face à cette crise, nous sommes obligés de recourir à des citernes pour irriguer les nouvelles plantations d'agrumes et oliviers, mais ça ne suffit pas! Il nous faut beaucoup d'eau pour arroser nos champs. Tout ce que l'on souhaite, c'est que les responsables des services agricoles tiennent compte de ces contraintes auxquelles nous faisons face. Ces contraintes sont renforcées par les restrictions et le manque d'eaux traitées qui ne parviennent pas à irriguer la totalité de nos surfaces agricoles, ce qui a des effets directs et indirects sur les cultures et l'arboriculture. Depuis quelques années, les périodes de sécheresse se reproduisent souvent en début du lancement de la saison agricole», soulignent-ils.

Mais, c'est dans le sud de la wilaya que la situation est la plus grave: les retenues d'eau, les points d'eau et les lacs se rétrécissent et disparaissent même à cause de la sécheresse menaçante. Les éleveurs, ne pouvant abreuver leurs bétails et les petits céréaliers, sont en alerte et réfléchissent à la possibilité de réduire leurs superficies céréales.

Plusieurs espèces d'oiseaux migrateurs (plus de 8.000) d'importance internationale (flamant rose, canard pilet, échasse blanche, etc.) ont fui les lieux à cause de l'indisponibilité d'eau et de nourriture, selon un technicien du centre cynégétique de Tlemcen, qui a affirmé que «comme toutes les activités humaines, cultures et élevages, les oiseaux et faune ont un besoin vital de l'eau qui circule dans la nature. Sans eau, toutes les espèces vivantes fuient l'endroit ou disparaissent carrément de la nature».


Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration de l'article: Barrage d'El-Mefrouche alimentant également les cascades d'El-Ourit

Khaled Boumediene


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