Algérie - A la une

Tizi Ouzou rejette le dialogue avec "el-îssaba"




Pour ce 24e vendredi de manifestations pour le changement radical du système, la population de Tizi Ouzou est restée massivement mobilisée.Bien que la période soit très peu propice à toute action politique ainsi qu'à toute action de rue, et malgré la forte chaleur d'hier, ils étaient, une fois de plus, des dizaines de milliers à déferler sur les rues de la ville des Genêts, drapés dans l'étendard amazigh et l'emblème national, pour rappel-er au pouvoir que seul le départ de toutes ses icônes et l'instauration d'une véritable démocratie peuvent les convaincre de rentrer chez eux, comme en témoignent les slogans scandés et les banderoles brandies tout au long de l'itinéraire habituel de la marche qui mène de l'université de Tizi Ouzou jusqu'à la place de L'Olivier, à l'extrémité ouest de la ville. "Le peuple veut un nouveau système de gestion politique du pays qui garantit aux Algériens de penser, de s'exprimer et d'agir librement", lit-on sur une imposante pancarte déployée en tête de marche d'un des carrés où l'on scandait tantôt : "Noukni nenad atsrouhem", et tantôt : "Madania matchi âaskaria". Cependant, dans d'autres carrés, on criait à pleine gorge : "Gaïd Salah dégage", "Bensalah dégage", "Libérez l'Algérie", "Ça y est, c'est bon, chaâb président" et encore "Had chaâb la yourid houkm el-âskar min djadid" (ce peuple ne veut point d'un régime militaire à nouveau).
Des slogans en réponse aux derniers développements qu'a connus la scène politique, à savoir la mise en place du panel de dialogue dirigé par Karim Younès et le dernier discours de Gaïd Salah, ont prédominé sur tout l'itinéraire emprunté par l'immense foule. "Pour un dialogue sérieux qui concrétise les revendications du peuple", "Pas de dialogue avec les sous-traitants du pouvoir. Nous demandons la rupture avec l'ancien système", "C'est au peuple souverain de choisir ses représentants pour dialoguer", "Non aux élections obligatoires pour élire un quart de président", "Non au dialogue avec Bensalah, non au dialogue avec el-îssaba ! Non à un dialogue piégé", "Le peuple algérien veut juste exercer sa pleine souveraineté !" lit-on, entre autres, sur quelques-unes des banderoles déployées.
Parmi les pancartes, il y avait aussi celles qui appelaient à la libération des manifestants emprisonnés pour port du drapeau amazigh et à celles de Lakhdar Bouregâa, d'Issad Rebrab et de Louisa Hanoune.

Samir LESLOUS


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