Algérie

Tizi Ouzou


Aide à l?habitat rural La longue attente La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié, pour la période s?étalant entre 2005-2009, de pas moins de 20 000 aides à l?habitat rural. Le montant de chaque aide, fixé par l?Etat, est de 50 millions de centimes. « Ce quota est le plus élevé à l?échelle nationale en raison du relief montagneux de la région, la concentration d?une grande partie de la population dans les zones rurales et aussi la non disponibilité de suffisamment de terrains domaniaux qui nous permettent la réalisation de logements sociaux », soutient M. Baâziz, directeur du logement et de l?équipement public de la wilaya (DLEP). Les 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou ont eu droit à des quotas allant de 230 à 380 aides, précise-t-il. « Elles sont réparties selon le nombre d?habitants par commune et l?importance du nombre de demandes déposées. Le système de quota a pour but d?assurer un équilibre régional et permettre à chaque citoyen d?avoir accès à un logement décent », explique le DLEP. Ce dernier se dit très optimiste quant à la réussite de cette opération, destinée exclusivement aux nécessiteux qui n?ont jamais bénéficié d?une quelconque aide de l?Etat. Le projet qui concerne seulement la réalisation de nouvelles constructions a suscité beaucoup d?engouement chez la population locale dès les premiers jours de son lancement au début de cette année, a-t-on constaté. Pour preuve, l?on apprend du directeur de l?antenne régionale de la Caisse nationale du logement (CNL), regroupant Tizi Ouzou et Bouira, M. Challal, que son administration a reçu une liste de pas moins de 7085 postulants entre avril et la fin du mois d?octobre dernier. 4871 personnes sont admises au fichier national de la CNL, alors que 487 autres postulants sont rejetés pour avoir bénéficié auparavant d?une aide de l?Etat sous forme d?appartement ou de crédit au logement. Une liste de plus de 1200 postulants, datant du mois d?octobre dernier, est en cours de vérification au niveau de la CNL, ajoute-t-on encore. Mais en dehors des chiffres avancés par la CNL et l?optimisme de l?administration de la wilaya, sur le terrain, la réalité semble être tout autre. Beaucoup de postulants à une éventuelle aide ont vite fait de déchanter, apprend-t-on. Parmi eux, il y a ceux qui affirment être les premiers à déposer leur dossier de candidature sans toutefois avoir de suite à leur demande. Les services concernés de l?administration locale, à différents niveaux, sont les premiers mis en cause par les citoyens. « Nous avons rencontré énormément de difficultés pour constituer nos dossiers de demande d?aide », affirment certains qui expliquent que, pour le moment, ils ne voient rien arriver. D?autres n?ont pas manqué de soulever des problèmes relatifs à l?établissement d?un acte de possession et la délivrance d?un permis de construire qui leur permettra de commencer les travaux. Un véritable parcours du combattant, disent-ils. A ce propos, le DLEP répond : « Les citoyens, dont la majorité habite les zones rurales, n?ont pas l?habitude d?effectuer ce genre de démarches administratives pour justifier leurs propriétés sur un terrain ou un bien immobilier. Parce que dans les villages, la transmission des biens se fait souvent d?une manière traditionnelle via les sages et les comités de village qu?on prend pour témoins. » « Aucun postulant n?a eu les 20% » Le poids des frais engagés pour la constitution des dossiers pose aussi un sérieux problème pour ces éventuels bénéficiaires qui ont déjà du mal à prendre en charge les difficultés financières de la vie quotidienne. Concernant ce point, M. Baâziz déclare que « les chefs de daïra ont tous été instruits de faciliter la tâche aux citoyens et les accompagner pour l?établissement des actes de possession et les permis de construire. Les demandes des citoyens sont parfois prises en charge par l?administration pour une étude collective de la part des bureaux d?études en génie civil et en architecture. Nous voulons minimiser les dépenses ». Mais rares sont ceux qui affirment être au courant de ces facilités accordées par l?administration, remarque-t-on. Notons aussi le désarroi des postulants qui sont tenus de réaliser 20% de leur maison avant le déblocage de la première tranche de l?aide par la CNL. « L?expérience du passé nous a montré que l?aide octroyée aux nécessiteux a été utilisée à des fins autres que la construction d?un logement. C?est pour cette raison que l?Etat a pris la mesure d?exiger un apport de 20% du citoyen », justifie M. Baâziz. A ce propos, notre interlocuteur se félicite qu?« une vingtaine de personne a bénéficié de la première tranche, car remplissant toutes les conditions, y compris les fameux 20% ». Un chiffre qu?infirme M. Challal en précisant : « Pour le moment aucun postulant n?a encore eu accès à la première partie des 50 millions et qui est de l?ordre de 20% du montant global de l?aide octroyée en deux autres tranches de 40% chacune et destinée pour le gros ?uvre et les travaux de finition. » S?agissant du nombre de dossiers déclarés éligibles, jusqu?à la mi-octobre dernier, le DLEP avance le chiffre de 3921. Le nombre de décisions établies est de 1114 et qui attendent d?être signées au niveau de la wilaya, durant la même période. Mais M. Challal affirme que seuls « 202 dossiers sont en cours d?inscription au ministère de l?Habitat, et les postulants peuvent prochainement bénéficier de la première tranche de l?aide ». Contrairement à Tizi Ouzou, la wilaya de Bouira qui a bénéficié de seulement 6500 aides à l?habitat rural, la situation est meilleure, affirme M. Challal. Concernant cette wilaya, notre interlocuteur avance un chiffre de 914 inscrits à l?opération et un nombre important a reçu la première tranche de la part de la CNL. 152 autres dossiers sont en cours d?inscription au niveau du ministère de la tutelle, ajoute-t-il, en affirmant que le programme de 2950 aides de la période allant de 2002 à 2004 est consommé à 90%. Pour le directeur régional de la CNL, les lenteurs sont dues, en premier lieu, à l?absence de communication entre les pouvoirs publics au niveau des communes et les citoyens. Le travail de sensibilisation des citoyens pour les aider à se prendre en charge et qui devait être effectué au début du lancement de l?opération d?aide à l?habitat rural n?a presque pas été fait, note-t-on. Par ailleurs, les citoyens qui ont bénéficié d?une aide de la CNL, minime soit-elle, dans le cadre du séisme du 21 mai 2003 n?ouvrent pas droit à cette opération, nous explique-t-on encore. « L?aide est destinée à ceux qui n?ont pas de logement digne de ce nom. Si quelqu?un a bénéficié d?une aide lors du dernier séisme, cela veut dire qu?il a déjà un logement, donc exclu du programme de l?habitat rural », ont expliqué les responsables de la CNL. Ces derniers ont tenu à préciser que « la CNL est seulement chargée de vérifier les noms de ceux qui ont eu droit à l?aide de l?Etat et procéder au paiement des postulants dont les dossiers sont approuvés par le ministère de l?Habitat. Car les citoyens pensent que c?est à notre niveau que sont signées les décisions d?attribution des aides en question ». Pour sa part, le DLEP déclare que son administration a formulé une demande pour les intégrer dans le cadre d?autres opérations. Toutefois, l?étude des dossiers des exclus se fera au cas par cas.

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)