TIPASA - Des femmes fellahs s’investissent dans l’agriculture

Lors de la conférence sur les agrumes qui s’est tenue sous les auspices de la Chambre d’agriculture de Tipasa et à laquelle ont pris part le directeur de l’Agriculture, le président et le secrétaire général de la Chambre d’agriculture, mais aussi la présence de plusieurs agrumicultrices et agrumiculteurs.

Parmi ces derniers, nous avons remarqué la présence de plusieurs femmes agrumicultrices à l’instar de Mlle K. Nacéra, une propriétaire d’une entreprise agricole individuelle de 17 hectares sise à Hadjout et plantée entièrement d’agrumes, essentiellement d’oranges Thomson et Washington.

Contrairement aux idées préconçues, l’agriculture est devenue aussi l’apanage des femmes. En effet, le profil de Mlle K. Nacéra est surprenant ; c’est une dame fellah élégante à l’allure altière et ayant participé aux débats avec une parfaite maîtrise de son domaine.

Cette dame nous affirme qu’elle est titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur obtenu à l’Université de Blida, et major de sa promotion et reste adossée à une forte expérience .

Mlle K. Nacéra, révélera en outre: «J’étais un ancien cadre technique à la CASAP de Hadjout, et dès la parution du décret 90/19, je postulais au bénéfice d’une entreprise agricole (EAI)».

Notre interlocutrice poursuit dans cet ordre d’idées: «Récemment, j’ai entendu parler d’une nouvelle technique d’irrigation appelée irrigation intensive, une technique d’irrigation au goutte à goutte, développée par une société algérienne et qui, selon l’ingénieur agronome expert dans le domaine, M. Mohamed Mayouf, cette technique est destinée à doubler la capacité de production en optimisant l’espace existant.

C’est à ce titre et selon les explications techniques, données par cet ingénieur dans l’exploitation agricole de Fouad Tolba à Berbessa, que j’ai pu constater le doublement des potentialités agricoles existantes, mais au détriment de l’espace entre les plants», conclut cette dame fellah.

Mais s’agissant de ses attentes en matière d’exploitation en intensif de sa production, Mlle K. Nacéra, ajoutera en substance: «Je vais affecter deux à trois hectares au profit de la culture d’agrumes irriguée au goutte à goutte, en intensif, mais je fonde de grands espoirs dans l’aide de l’Etat pour me permettre de mettre en valeur le forage existant dans mon exploitation. Je suis disposée à investir et à développer ma production, sachant que d’abord, je suis une spécialiste agricole et universitaire de surcroît.

Je suis fière d’affirmer que l’avenir de l’Algérie appartient à l’agriculture», déclare-t-elle avec fierté, avec un sourire complice à l’adresse d’une autre agrumicultrice, Mlle D. Khadidja.

Cette autre demoiselle présente à ces journées d’études agricoles est technicienne spécialiste dans la ferme agricole Zerdali sise à Bourkika, à 60 kilomètres au sud-est d’Alger.

Mlle D. Khadidja est, quant à elle, experte en vignoble, maraîchage et agrumiculture. Elle est chargée de la production au niveau d’une ferme agricole de 136 hectares, dont plus de 20 hectares sont plantés en vigne de table.

Mlle D. Khadidja affirme pour sa part: «Notre ferme produit aussi du raisin de cuve et de table, mais aussi des oranges. Je fonde beaucoup d’espoirs dans l’agriculture, qui reste une valeur sûre pour notre pays», précise notre interlocutrice, qui ajoute: «Je suis spécialiste en cette matière et j’aime ce métier de l’agriculture. Je suis très fière de l’exercer».

Quant à Mlle Semar Nardjass, une ingénieur chargée de la production de plants auprès de la société Ceviagro, elle s’est évertuée à préconiser des conseils et des recommandations agricoles pour optimiser la production d’agrumes, au grand bonheur des fellahs présents lors de ces journées de vulgarisation.

Houari Larbi