Tipasa

Le secteur du tourisme dans la wilaya de Tipasa part en lambeaux.Au moment où les hautes autorités du pays exigent des gestionnaires locaux des affaires publiques une réflexion et des actions pour accroître les ressources et créer des emplois, nous assistons à présent dans ce bout du territoire du bassin méditerranéen à une incroyable politique qui n'a fait qu'accentuer les lourdeurs bureaucratiques pour décourager les investisseurs sincères et surtout de bonne volonté ,d'une part, et d'autre part, malheureusement, faire bénéficier des personnes des assiettes de terrain, sans pour autant voir le projet se concrétiser. Les rares et sérieux investisseurs qui se sont aventurés dans le développement du secteur du tourisme ne doivent leur salut qu'à la volonté des autorités centrales du pays.La wilaya de Tipasa renferme des trésors naturels, culturels, historiques et artisanaux, qui ne demandent qu'à être exploités. Hélas, ce n'est pas le cas. Quand une personne est affectée à la tête de la direction du tourisme de la wilaya de Tipasa depuis plus de trois quinquennats et que son vrai bilan sur le terrain suscite bien des commentaires, on s'interroge sur la dimension du fossé qui existe entre les discours officiels et l'amère réalité du terrain. Un wali ou un ministre du Tourisme ne peut s'approcher d'une directrice très proche du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le secteur de la culture dans la wilaya de Tipasa se contente de quelques agitations sporadiques.Il n'échappe pas à la déliquescence. Quand son directeur s'aventure à ériger une maison sans autorisation dans le domaine forestier d'Ouzakou (Chenoua), à quoi faut-il s'attendre ' Sa situation sera régularisée sans aucun doute, à la faveur de l'anarchie et de l'omerta qui règnent. Les responsables de la wilaya demeurent collés aux v?ux pieux. Le dernier exemple est incontestablement l'ouverture de la ligne maritime entre Alger et Cherchell, avec une escale à Tipasa.Le département ministériel de Boudjemâa Talaï a devancé les autorités de la wilaya de Tipasa. En effet, une discussion avec quelques passagers du ferry affrété par l'ENTMV nous dévoile les carences.Le navire accoste au niveau des quais de Tipasa et de Cherchell. Les familles en quête d'évasion et de repos, une fois les pieds sur terre, sont abandonnées à leur sort.Il n'y a point une petite structure d'accueil. Sous un soleil de plomb, assisses sur les filets de pêche, des femmes accompagnées de leurs enfants attendent la descente de la passerelle pour se mettre à l'ombre à l'intérieur du navire. Les ports de Cherchell et de Tipasa sont dépourvus d'un SMIG de commodités pour «les touristes». Mourad, un citoyen de Timimoun (Adrar) et son épouse Narimane d'Alger, sont unis pour la vie depuis le 16 juillet 2016. «Je suis un employé de Naftal, nous avons choisi ce navire pour effectuer notre voyage de noces, selon nos moyens», nous dira le jeune époux avec son sourire qui dévoile son bonheur auprès de sa dulcinée.«Le transport maritime n'est pas suffisant en l'absence d'autres choses, ajoute-t-il, vous voyez, il n'y a pas de transport pour nous mener à la ville de Cherchell, nous ne sommes pas orientés et nous ne connaissons pas le plan de la ville, nous avons entendu parler de Cherchell, un point c'est tout, enchaîne-t-il, ce navire développe l'activité touristique si les autres services accompagnent l'action du navire, je viens pour la 1re fois à Cherchell et je constate l'absence d'accueil, afin de rentabiliser notre voyage. A présent, le constat est décourageant, pourtant je sais qu'il y a beaucoup de choses à voir ici à Cherchell et à Tipasa. Enfin j'insiste sur l'hygiène, le manque est flagrant.Je ne critique pas, mais je fais des remarques afin que les concernés puissent améliorer la chose, excusez-nous si on vous a retenus», conclut-il. Le commandant de bord ordonne à l'équipage de lever l'ancre pour quitter le port de Cherchell. Installées confortablement dans leur fauteuil, les familles commencent à faire fonctionner leur caméra et leur téléphone portable pour immortaliser leur voyage.