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Tichy festoie en couleurs !


Tichy festoie en couleurs !
En musique, le compte à rebours est lancé. Galvanisés par un DJ au rythme du Rock'n'roll envoyé à forts décibels et chauffé à blanc par les animateurs, plus de deux milliers de jeunes, des petits sacs remplis de poudres multicolores à la main, se préparent au premier jet de couleurs.En ce début d'après-midi, sur la plage de l'hôtel Les Hammadites, dans la commune de Tichy, à une dizaine de kilomètres à l'est de Béjaïa, s'est tenue la deuxième édition du Holi Festival of Colors de Béjaïa, le second de cette année, après celui organisé à Oran par un autre groupe de jeunes avides d'amusement.Convivialité et ambiance bon enfant, le festival s'est déroulé dans de parfaites conditions. Du jaune, du bleu, du rouge, du vert et de l'orange, la foule est à peine visible dans cette poussière multicolore qui recouvre l'espace de la plage réservé à l'événement. La musique rythme le pas de danse et la chorégraphie, qui n'exprime pas le talent de ces danseurs du dimanche, exalte leur joie. La saison estivale qui bat son plein à Béjaïa a rajouté un lot de fêtards venus des quatre coins du pays.Le parking de l'établissement est plein à craquer. Le gérant trouve du mal à gérer le flux de voitures immatriculées dans de nombreuses wilayas. Nabil, la vingtaine, le visage taché de poudre colorée, vient de Batna pour passer trois jours à Tichy avec ses amis. «Dès que nous avons appris que le Holi se tiendra juste à côté de notre lieu d'hébergement, nous nous sommes dit pourquoi ne pas clôturer notre petit séjour en couleurs !», nous dit-il. Une jeune fille algéroise se félicite pour l'effort de sécurité déployé par les organisateurs.«J'ai aperçu même des policiers dans les allées des jardins. C'est superbe, je me sens en sécurité et jusqu'ici, tout se passe très bien tant que chacun respecte l'autre», affirme-t-elle, tout sourire. Des groupes de jeunes des deux sexes, dont la moyenne d'âge varie entre 15 et 35 ans, affluent vers la plage. Le service de sécurité de l'hôtel des Hammadites, non habitué aux grandes foules, gère les entrées parfaitement avec l'aide des organisateurs. Dans les jardins de l'établissement hôtelier qu'il faudra traverser avant d'arriver à la plage, des patrouilles pédestres de la police nationale, en civil ou en uniforme, guettent le moindre dépassement.«La société doit se débarrasser des idées reçues et des clichés conservateurs»«Nous avons eu le OK et le soutien des autorités qui nous ont garanti la sécurité, que ce soit sur la plage, à l'intérieur de l'hôtel ou à l'extérieur», confie la chargée de presse, Melle Berki. La police et la Protection civile veillent au grain. «En plus de nos jeunes bénévoles, ils sont pas moins de 150 hommes à sécuriser l'événement», rassure-t-elle. Adel, de Sidi Bel Abbas, affaissé sous un eucalyptus, dans le jardin de l'hôtel, voit que «la société doit se débarrasser des idées reçues et des clichés conservateurs.» «On nous disait que ce festival est une pratique occidentale, incompatible avec nos traditions? Franchement, moi je n'ai vu que des jeunes festoyer, crier leur joie et en prime, sans aucun incident à citer», s'exprime-t-il. Et d'ajouter : «Nous souhaitons vivement que cet événement soit organisé ailleurs, sur les plages de toutes les wilayas du pays et pourquoi pas dans les villes de l'intérieur, c'est comme cela qu'on réussira à changer les mentalités stagnantes.»Ce qui intéresse les initiateurs de ce festival, comme nous l'explique l'un des organisateurs, «c'est de voir les jeunes Algériens se rencontrer, se parler et s'amuser dans un lieu et une ambiance saine, où des filles et des garçons peuvent se mélanger et danser ensemble dans le respect total et sans aucune arrière-pensée».Le contact est le rôle social de ce festival qui nous vient de l'Inde, mais avec une touche algérienne. En effet, d'origine hindoue, le Holi est à la base un cérémonial à la fois religieux et festif qui marque le retour du printemps, ainsi que la victoire du bien sur le mal. Mais en l'adoptant, les jeunes Algériens ont gardé le côté festif et social de cette cérémonie. Les organisateurs ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. La réussite de la première édition à la plage Saket (côte ouest de Béjaïa), l'année passée, et cette nouvelle édition qui a été accueillie à l'est de l'ex-capitale des Hammadites donnent des ailes colorées à des jeunes qui ambitionnent d'organiser des tournées dans l'intérieur du pays pour peu que d'autres associations jouent le jeu. Ce qui est certain, «le Holi festival of Colors de Béjaïa est en voie de pérennisation et c'est le but de ces dizaines de jeunes dévoués et avides de liberté qui veulent se réapproprier la rue, les plages, les villes et la campagne à leur manière. Et ce, dans le respect, la joie et la bonne humeur», atteste Sarra Amazit, organisatrice.
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