Tiaret présente à «Alger 2007, capitale de la culture arabe»

«L’épreuve» des frères Zerrouki retenu au programme Le cinéma amateur ne se limite plus aux petits «films» contemplatifs ou projections de quartiers qui, d’ailleurs, ne sont plus dans le coup. Et pour cause, «l’asso-ciation cinéma jeunes» de Tiaret vient d’apporter la preuve irréfutable que le registre de la «manivelle» n’est plus le monde réservé aux professionnels de la pellicule. A ce propos, les frères Zerrouki, Noureddine et Abdelhalim, qui débordent d’imagination positive, se sont investis en toute liberté dans un cinéma de proximité, celui des faits vécus. Leur production, «L’épreuve», une chronique véridique, a pris naissance dans un quartier de Tiaret où s’étaient installées, au bout de chaque coin sombre, la terreur, la criminalité et la violence. La presse locale, premier témoin des actes terroristes et des attentats qui fauchent des dizaines de vies humaines, a été un parfait relais dans l’information. A travers un terrible événement, le héros du film, le jeune Salah Khaled ,âgé de 18 ans, ambitieux, respirant la vie à pleins poumons, jouant merveilleusement le luth et aimant les chansons orientales, est aussi un sportif. Encore lycéen en classe de troisième année à Aflah, sur les hauteurs de la ville, où il devra passer son bac. En dépit de l’insécurité qui sévit dans les quartiers, il est invité à divertir les convives au mariage de son ami Djamel. Il ne se doutait point qu’un malheur venait de s’abattre sur toute sa famille, les terroristes avaient assassiné à l’arme blanche ses parents. En poussant la porte de la maison, à son retour, il trouve les différents membres de sa famille gisant dans un bain de sang. Choqué, il s’évanouit. Transporté à l’hôpital, il n’y reste qu’un moment. Il en sortira aussitôt pour prendre le chemin de la forêt à la recherche de ceux qui ont commis cet acte barbare. Durant son épopée, il est également confronté à une scène de règlement de comptes entre les terroristes. Cette histoire est encore plus vraie lorsqu’elle raconte que Khaled rencontre un jeune inspecteur de police, Hakim, lui aussi victime de terrorisme qui l’aidera à surmonter l’épreuve en lui offrant l’hospitalité à Oran. Il lui assurera même une aide financière. L’éloignement de sa ville natale permettra à Khaled d’oublier le cauchemar. Il reprendra ses études, passe son bac avec succès. Une certaine complicité naîtra entre Khaled et son ami le policier lequel jouera un rôle psychologique prépondérant. «L’épreuve» est un scénario qui traite de la question du terrorisme dans toute sa dimension et l’étape de la réconciliation nationale. Conçu et produit par Abdelhalim et réalisé par Noureddine, c’est un téléfilm d’une heure trente minutes (1h30) retenu et inscrit au programme de la manifestation «Alger 2007, capitale de la culture arabe». Le projet retenu par le ministère de la Culture sera présent aux côtés des 33 films sélectionnés par la commission (22 films cinématographiques et 11 téléfilms). L’association a signé une convention avec le ministère de la Culture, l’Office national des droits d’auteurs (ONDA) et le département cinéma et production audiovisuelle. Les jeunes cinéastes se trouvent confrontés à un problème financier dans la mesure où les 50% accordés du devis global se sont avérés insuffisants. Notamment, lorsqu’ils ont été repartis en trois tranches pour un film dont le tournage est prévu pour la mi-décembre 2006. Devant cet aléa imprévu, le jeune réalisateur interpelle les pouvoirs publics, multiplie les contacts en vue de trouver des partenaires, des hommes d’affaires de la région, et des industriels qui pourraient l’aider et l’accompagner dans son projet qui est l’affaire de tous les Tiaretis. Dans le registre de «l’association cinéma jeunes», figurent en bonne place des productions intéressantes, notamment «Intelligence nulle», «Sous le ciel de mon pays», un hommage au Martyr Ali Maâchi, «Les autres» et «Galops». Une série de films traités avec beaucoup d’intelligence.