Algérie - Revue de Presse


Le Centre de rééducation pour filles : une véritable planche de salut Jeudi matin il faisait froid à Tiaret. Une pluie fine discontinue tombait sur la ville. A 10 h, à l?intérieur du Centre social de rééducation CSR - Ali Maachi, 35 jeunes filles étaient réunies dans la grande salle avec cinq éducatrices pour regarder un dessein animé à la télévision. Manquait à l?appel, S. Aïcha, la plus petite âgée de dix ans. Le directeur, Liamine Chebbah qui est aussi psychologue clinicien, nous a fait visiter l?établissement. A l?arrivée, Aïcha venait de rejoindre ses copines, les yeux encore embués par le sommeil. Un « boujour Cheikh ! » aimable et des rires éclatent. L?histoire de Aïcha peut bien être celle de n?importe quelle fille qui a perdu sa mère et que le père rejette en se remariant. On ne pouvait pas douter, à voir les mines enjouées de ces jeunes filles, que la symbiose régnait dans cette institution qui a ouvert ses portes en 1974 et que des responsables ont érigé parmi les six nouveaux centres affectés pour la prise en charge de cette frange de la société. Depuis 2002, le CSR n?a pas chômé. 117 jeunes filles y avaient été installées. Des placements de courte durée pour certaines ou plus longs pour d?autres, qui accueillies très jeunes, ne ressortent que quelques mois après avoir atteint la majorité. Ces jeunes filles qui sont placées au Centre par le juge des mineurs, trouvent entre les murs protecteurs de cet établissement, une véritable planche de salut. Tous les trois mois, la Commission de l?action éducative se réunit sous la présidence d?un magistrat pour décider de leur sort. Les résidentes sont, pour la plupart, analphabètes, ne dépassant pas le niveau de la huitième année primaire et sont issues généralement d?un milieu social défavorisé, enfants de couples séparés, comme c?est le cas de Mimouna et Fatima, toutes deux mères célibataires. Mimouna se sent relativement réconfortée par rapport à Fatima, car son bébé a été pris en charge par la pouponnière de la ville. Le cas de Fatima est plus compliqué, est-on tenté de dire. Originaire de Chlef, elle attend des solutions que ses parents cherchent à trouver. Une solution pour le moins radicale est avancée. La famille veut vendre ses biens immobiliers et aller s?installer ailleurs avec leur fille. En outre, les deux jeunes femmes semblent mettre du c?ur à l?ouvrage. Bénéficiant comme leurs paires d?une formation, en application d?une convention établie entre le Centre et le CFPA, elles vont ressortir avec des diplômes, l?une en couture et l?autre en coiffure. Des diplômes qui pourraient bien leur servir à la constitution d?un quelconque dossier pour trouver un emploi. Une formation accélérée ou sur une durée de six mois leur est dispensée par des formateurs qui viennent au Centre. Elles sont actuellement 17 à y souscrire en attendant que les autres apprennent à lire et écrire.



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