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Terrorisme Nucléaire Une nouvelle menace, de nouvelles mesures




Terrorisme Nucléaire                                    Une nouvelle menace, de nouvelles mesures
L'année 2012 sera incontestablement l'année du nucléaire. Malgré une volonté notamment de l'Allemagne de réduire l'utilisation du nucléaire comme source d'énergie, et au regard d'un certain nombre de travaux de task forces, j'ai la nette impression que nous allons, au contraire, assister à une renaissance du nucléaire. La question du développement de nouvelles technologies de sûreté des infrastructures nucléaires, pour faire face aux risques similaires à la catastrophe de Fukushima, ainsi que la sécurité nucléaire seront bel et bien à l'ordre du jour du 2012 Nuclear Security Summit, qui se tiendra à Séoul au mois de mars prochain. La dualité d'utilisation (dual use) de matériaux radioactifs pour les transformer en bombe sale (dirty bomb) par des organisations non étatiques de type terroriste (non state users), la défiance des systèmes de sécurité de centrales nucléaires par des commandos de Greenpeace sont autant d'éléments d'inquiétude de la communauté internationale. Un plan d'action pour la sécurisation des matériaux fissiles dans les quatre prochaines années pourrait être proposé au prochain sommet de Séoul. Dans son discours du 5 avril 2009 à Prague, le président Obama a insisté sur ses objectifs quant au contrôle et la non-prolifération des armes nucléaires. Sa préoccupation majeure réside dans le fait que les terroristes sont plus que déterminés à acheter, à construire ou à 'voler' l'arme nucléaire. Afin d'empêcher cela, les états-Unis envisagent de conduire un effort international visant à sécuriser tous les matériaux vulnérables existants de par le monde. Les états-Unis se sont donné quatre ans pour atteindre cet objectif. Depuis 2002, 25 experts de très haut niveau se réunissent de manière régulière lors d'un événement appelé 'initiative de paix et de sécurité', dans le but développer une série de recommandations consensuelles relatives à la politique des matériaux fissiles que l'administration américaine proposerait et qui repose sur cinq priorités.
Lancer une initiative nouvelle génération pour la sécurité nucléaire. Cette initiative contiendra la nouvelle feuille de route mondiale relative à la sécurité des matériaux nucléaires. à celle-ci s'ajoutent une coopération scientifique plus approfondie, afin de prévenir tout acte de vol nucléaire et acte de terrorisme, ainsi qu'un plan d'action politique et technique dont le but est d'atteindre l'objectif fixé des quatre années. Cette initiative devrait servir à imposer l'agenda de non-prolifération du président Obama élargi, afin de pouvoir refléter les nouvelles réalités.
Accélérer les efforts afin de sécuriser et éliminer les stocks mondiaux d'uranium enrichi (HEU), de plutonium et d'armes nucléaires. Il s'agit de : Premièrement, minimiser le nombre d'endroits dans lesquels sont entreposés les matériaux fissiles, à travers leur élimination et leur consolidation.
Deuxièmement, améliorer la sécurité dans tous les endroits et réduire la taille des inventaires mondiaux des matériaux fissiles.
Troisièmement, élargir le contrôle international sur tous les excédents en stocks militaires et civils. Appliquer la politique de minimisation de l'utilisation de HEU sous toutes ses formes. Il s'agit de créer un calendrier relatif à l'interdiction de tout usage civil de HEU. Le président Obama a clairement exprimé son soutien concernant la limitation de l'usage de HEU, mais non pour interdire son usage pour des applications civiles. Cette préoccupation est relative au fait que si le HEU est le matériau fissible le plus utilisé civilement, il est aussi celui qui est le plus accessible pour les groupes terroristes.
Exiger d'une manière agressive des fonds suffisants pour retirer et sécuriser tous les matériaux nucléaires vulnérables de par le monde, en quatre ans. D'un point de vue local, cela demanderait l'augmentation de fonds du budget de la NNSA, plus précisément de son 'initiative pour la réduction de la menace mondiale' (GTRI) et des 'programmes internationaux de coopération et de protection des matériaux nucléaires' (INMPC).
D'un point de vue international, l'administration américaine va devoir 'uvrer afin de s'assurer que les contributions de la communauté internationale soient égales aux dépenses annuelles américaines allouées à la sécurité internationale des matériaux nucléaires, pour les quatre prochaines années. étendre et élargir le partenariat du G8 contre la propagation d'armes de destruction massive pour les 10 années à venir. En d'autres termes, il faut s'attendre à une reconfiguration de ce partenariat afin de lui conférer une perspective plus globale. Ainsi, il serait proposé alternativement un mécanisme multilatéral similaire, afin de remplacer le partenariat mondial, si celui-ci ne peut être élargi et étendu. Le partenariat international du G8, soit dans sa configuration actuelle, ou en tant qu'initiative multilatérale ad hoc, devra continuer au-delà de sa date d'échéance (2012).
Ce même partenariat devra se concentrer sur les questions de sécurité nucléaire et d'armes de destruction massive, et devra également aider les pays émergents à atteindre les obligations de la résolution 1540 du Conseil de sécurité de l'ONU. Ce partenariat devra continuer à injecter dans ce processus 20 milliards de dollars sur une période de 10 ans.
En conclusion, il me semble que les inquiétudes de la communauté internationale sont bien réelles, d'autant que la menace venant des matériaux fissiles et des armes nucléaires pourrait plus particulièrement être posée par les terroristes d'Al-Qaïda Mouvements Associés (AQMA) issue de la restructuration d'AQ Centrale d'Al-Zaawahiri.
A. C.
(*) Membre du Conseil d'experts sur le terrorisme du Forum de Davos et du Defence & Security Forum de Londres
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