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Terrorisme, à l'ombre du financement saoudien



Terrorisme, à l'ombre du financement saoudien
Suite à l'article intitulé «Hostilité saoudienne contre l'Algérie» paru le jeudi 21 mai 2015 dans le quotidien El Watan, j'aimerais livrer une analyse au sujet de la lutte contre le terrorisme.Une déclaration a été faite par le sous-secrétaire américain pour le terrorisme et le renseignement financier, David Cohen, et publiée le 3 avril 2014 intitulée : «La confrontation des nouvelles menaces dans le financement du terrorisme dont les grandes lignes sont les suivantes : L'Iran reste l'Etat le plus actif du monde pour le soutien au terrorisme en finançant des groupes extrémistes, tels que le Hezbollah qui est une organisation libanaise classée dans la liste des organisations terroristes du gouvernement des Etats-Unis.La déclaration fait état de plusieurs mouvements et organisations liés aux activités terroristes iraniennes incluant notamment les officiers de la Qods Force opérant en Afghanistan.Rappelons que l'Iran n'est pas le seul pays qui est mentionné dans le soutien financier aux organisations terroristes. L'Arabie Saoudite est pointée du doigt. L'Arabie Saoudite n'a pas atteint son objectif d'épuiser les sources de financement d'Al Qaîda et de ses groupes liés à l'intérieur de son territoire : des organisations telles que Lashkar El Tayyiba (LET) et Haqqani Network reçoivent des financements de la part de donateurs opérant à l'intérieur du royaume saoudien.Les Etats-Unis se disent préoccupés que les collecteurs de fonds et leurs partisans, notamment en Arabie Saoudite, emploient de plus en plus les nouveaux moyens de communication, dont internet, à des fins de ralliement par la radicalisation, le recrutement, l'incitation à commettre des actes terroristes, le financement et l'organisation des voyages en Syrie.Le sous-secrétaire, David Cohen, a fait part également de son intention de combattre plus efficacement le financement du terrorisme en Afrique du Nord et d'étendre le champ d'application de la section 314 (a) et 314 (b) du Patriot Act de 2001 ? le terme Patriot est l'acronyme de Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism. Ces deux sections concernent les efforts de coopération entre les autorités, les institutions financières et le gouvernement américain pour prévenir le blanchiment d'argent à l'intérieur du territoire américain.Plusieurs lectures peuvent être faites concernant cette déclaration :Dans la résolution 1373 adoptée par le Conseil de sécurité en 2001, il est demandé aux «Etats de collaborer d'urgence pour prévenir et réprimer les actes de terrorisme, notamment par une coopération accrue et l'application intégrale des conventions internationales relatives au terrorisme».Rappelons que le gouvernement Benflis, entre août 2000 et avril 2003, a ratifié la principale convention des Nations unies sur le terrorisme. La convention internationale pour la répression du financement du terrorisme a été ratifiée le 8 novembre 2001 par l'Algérie, avant l'Arabie Saoudite qui l'a ratifiée le 23 août 2007. Cette convention est entrée en vigueur le 10 avril 2002.Le régime iranien a constamment employé l'arme du terrorisme à l'étranger dans le but d'atteindre son principal objectif : l'exportation de la révolution islamique. Téhéran a toujours pris soin de recourir à des intermédiaires de manière à ne pas s'afficher directement, ce qui aurait altéré son image de marque du régime, notamment dans les pays musulmans.Or, l'implication du régime dans des activités répréhensibles a été mentionnée dans cette même déclaration prononcée par le sous-secrétaire pour le terrorisme et le renseignement financier.Dans le cas où l'envoi d'une note du ministère des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite aux autres départements ministériels s'avère être vrai, l'objectif saoudien de rallier à sa cause tous les pays sunnites pour lutter contre les activités répréhensibles du régime iranien sera voué à l'échec, car il aura des répercussions sur les rapports de force entre, d'une part, l'alliance des pays sunnites contre le bloc Iran-Hezbollah, et au sein même des pays sunnites, d'autre part.Un des principaux obstacles dans la lutte antiterroriste à l'échelle internationale se trouve dans la définition : chaque pays possède sa propre définition du terrorisme, or, selon l'Organisation des Nations unies, «une définition claire du terrorisme est indispensable à l'adoption d'une stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme».Rappelons que la résolution 2178 intitulée «Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d'actes de terrorisme», adoptée par le Conseil de sécurité le 24 septembre 2014, mentionne que la force militaire, les mesures visant à faire appliquer la loi et les opérations des services de renseignement ne suffiront pas à elles seules à vaincre le terrorisme, et souligne qu'il est nécessaire d'éliminer les conditions propices à la propagation du terrorisme.Car en matière de lutte contre le terrorisme, il n'est pas toujours évident de déterminer si une loi contribuera efficacement à vaincre le terrorisme sans la participation du citoyen aux côtés des forces militaires, c'est tout le sens donné par l'article 77 de la section 4, intitulée «Dispositions diverses» dans le chapitre 3 du Journal officiel algérien paru le 31 décembre 2013.


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