Algérie - Revue de Presse


Yasser Arafat toujours entre la vie et la mort Une nouvelle guerre psychologique Les informations contradictoires qui proviennent depuis jeudi de l?hôpital Percy à Clamart en France, où est hospitalisé le président Yasser Arafat, ont accentué l?angoisse dans laquelle vivent les citoyens palestiniens des territoires occupés. L?espoir suscité au début de la semaine dernière après qu?il eut été affirmé que le vieux « raïs » n?était pas atteint d?un cancer du sang, a cédé peu à peu la place à de grandes appréhensions. En annonçant prématurément la mort du président Arafat, les médias israéliens, notamment la deuxième chaîne et la radio militaire israéliennes, ont été à l?origine de ce qui a été qualifié de rumeur par certains responsables palestiniens. Mort, mort cérébrale, mort clinique, coma profond, état critique ont été les annonces qui parvenaient aux citoyens palestiniens, rivés à leurs postes de télévision ou à leurs transistors. Le démenti officiel de sa mort, par un porte-parole de l?hôpital de Percy, n?a pas tranquillisé pour autant les Palestiniens. Dans la soirée de jeudi, des milliers de citoyens sont sortis dans les rues de Ghaza manifester leur soutien à leur vieux leader. Un jeune homme armé, qui portait autour de la tête un ruban avec l?emblème des Brigades des martyrs d?Al Aqsa, la branche armée du Fatah, nous a déclaré : « Le président Yasser Arafat compte beaucoup pour nous. Sa perte laissera un vide très difficile à combler. C?est le seul qui a la capacité de contrôler la situation interne. Il est notre symbole à tous. Je prie Dieu qu?il puisse surmonter cette dure épreuve. » A l?image de cet homme, beaucoup de citoyens palestiniens redoutent que le vide, dû à la mort probable de Abou Ammar (le nom de guerre de Yasser Arafat), n?entraîne une guerre fratricide. Les responsables de l?Autorité nationale, ainsi que ceux des différents mouvements palestiniens, s?attellent à rassurer le peuple. Ils affirment qu?un tel scénario n?arrivera jamais. Les responsables de différents services de sécurité sont en réunion ouverte depuis jeudi à Ramallah. A cet égard, les représentants de 13 mouvements palestiniens sont convenus de prévenir une situation de chaos dans les territoires palestiniens en cas de décès de Yasser Arafat, ont déclaré plusieurs d?entre eux à l?issue d?une réunion extraordinaire vendredi à Ghaza. « Nous ferons notre mieux pour maintenir (l?unité palestinienne) et empêcher un conflit interne. C?est une heure historique et nous devrons y faire face dans l?unité », a déclaré Sami Abou Zahri, porte-parole du mouvement Hamas. « La priorité est de maintenir l?unité des rangs palestiniens, de contrôler la situation et de poursuivre l?Intifadha », a affirmé pour sa part Khaled Al Batch, un responsable du Djihad islamique. « Nous sommes venus pour faire preuve d?unité nationale et montrer que nous ne sommes pas des tribus éparses », avait déclaré aux journalistes un haut responsable du Djihad islamique, Mohammad Al Hindi, lors de son arrivée à la réunion. Un membre du comité central du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, a affirmé de son côté qu?il était « très important durant cette phase délicate d?entretenir un dialogue national sérieux ». Devant cette nouvelle détérioration de la santé du Président, les services sécuritaires ont, de leur côté, décrété l?état d?alerte. Les Israéliens, qui disent qu?il y a un risque de débordements palestiniens en cas de décès du président Arafat, ont aussi mis leurs forces en état d?alerte. Ils ont par ailleurs renforcé les mesures de sécurité dans et autour des colonies de peuplement juif. Des figures connues du paysage politique palestinien, tel le docteur Mustapha El Barghouti, à la tête de l?initiative palestinienne, un mouvement politique qui a vu le jour il y a deux ans environ, voient la nécessité de la création d?un commandement national unifié, auquel participeront toutes les forces palestiniennes, en attentant l?organisation de nouvelles élections représentatives de tous les courants présents au sein de la société. Dans les territoires palestiniens, les gens se font, peu à peu, à l?idée douloureuse de perdre définitivement le symbole de leur longue lutte pour la liberté.



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