Algérie - Revue de Presse

L?enquête confiée à la Gendarmerie La Gendarmerie nationale vient d?être requise pour diligenter l?enquête nationale sur la dilapidation des terres agricoles, a-t-on appris de source judiciaire. Cette enquête a démarré samedi dernier, ont précisé les mêmes sources, et cette première étape consiste en la collecte de tous les rapports officiels faisant état de ces graves dépassements. Dépassements qui, faut-il le préciser, ont de tout temps été dénoncés dans les colonnes de la presse, mais également dans des correspondances des directeurs de l?agriculture au niveau des différentes wilayas, notamment celle d?Alger, qui a enregistré la plus grande superficie dilapidée durant les années 1990. Ce qui a poussé le président de la République Liamine Zeroual à signer en août 1995 une circulaire (n°5) portant obligation de la préservation des terres agricoles. Cette mesure fait suite aux résultats d?une enquête sur l?urbanisation de ces assiettes rendus publics et faisant état de 59 680 ha des exploitations collectives et individuelles (EAC et EAI) envahis par le béton. Le gouvernement de l?époque avait décidé alors de mettre en place une commission interministérielle chargée d?enquêter sur les conditions de détournement des terres agricoles de leur vocation initiale. La commission, après une vingtaine de jours d?investigation, est arrivée à des résultats effarants, particulièrement à Alger, où les responsables des communes ont été suspendus du fait de ses dilapidations. La justice a, quant à elle, été saisie, puisque des informations judiciaires ont été ouvertes au niveau des différents parquets du pays. Ces enquêtes sont malheureusement restées au point de départ. Vers la fin de 1999, la présidence de la République est revenue à la charge. Elle a saisi l?Inspection générale des finances (IGF) pour l?ouverture d?une enquête sur la dilapidation du foncier sur toute l?étendue du gouvernorat d?Alger. Quelques mois plus tard, les résultats étaient aussi inquiétants que les premiers. Les investigations ont concerné les décisions d?attribution durant six années, entre 1994 et 2000, période durant laquelle la superficie la plus importante a été accaparée par des privés. Des accusations très graves ont été portées à l?encontre des responsables locaux de l?époque, mais malheureusement sans suite. Aujourd?hui, pour la deuxième fois, le Président revient à la charge et rouvre ce dossier en annonçant en grande pompe l?ouverture d?une autre enquête. La particularité de celle-ci est qu?elle sera menée par la Gendarmerie nationale, soumise à une obligation de résultat. La question qui reste posée est de savoir si la justice jouera son rôle cette fois-ci d?autant qu?il s?agit de faire face à des personnalités agissantes et puissantes au sein du système et qui ont eu le privilège d?accaparer d?immenses domaines agricoles appartenant à la collectivité.


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