Algérie - A la une


Tergiversations
Cinquante ans après l'indépendance, les interrogations et les enjeux autour de la place, du rôle et du devenir de l'entreprise algérienne au sein de l'économie nationale et de la relance du secteur industriel sont toujours d'actualité.Au-delà de la pertinence des recommandations des experts réunis autour de la table ronde organisée récemment par le Cnes, dans un contexte de crise structurelle, tour à tour, le FCE, les acteurs économiques, les experts, à travers notamment les différents think-tanks, avaient déjà délivré un message : l'Algérie doit impérativement diversifier son économie pour rompre avec la rente pétrolière et se diriger vers un nouveau paradigme économique pour assurer l'avenir des générations futures. Ainsi, de façon récurrente et depuis de nombreuses années déjà, les experts, les économistes, le patronat et même les partenaires sociaux, dans plusieurs forums, ont tenté de diagnostiquer l'état de l'économie algérienne et de tirer la sonnette d'alarme quant à l'urgence de sa diversification en dehors des hydrocarbures. Ce fut notamment le cas lors du symposium organisé par le FCE les 14 et 15 mars 2013. Cette rencontr a été tenue sous le slogan de "L'urgence d'une nouvelle politique économique moins dépendante des hydrocarbures". Il s'agissait de préparer l'après-pétrole. Ce symposium avait été également marqué par de nombreuses communications autour des sujets évoqués. Comment aurait-il pu en être autrement, sachant qu'après un demi-siècle d'indépendance, les politiques économiques menées ont été traversées et parsemées d'expériences, oscillant entre le tout-Etat et un marché débridé, sur fond de fraude fiscale, de prédominance de l'informel, de la corruption et d'un mode de gouvernance opaque. Aussi, les incohérences des décisions de nos dirigeants ont fait hésiter nos partenaires étrangers ; pis encore, elle ont découragé les plus hardis des entrepreneurs nationaux. C'est le constat sans appel que les experts ont établi lors de ces rencontres. "L'économie algérienne passant par différentes phases de tâtonnements n'arrive toujours pas à trouver ses repères et tirer les leçons des échecs précédents." En vérité, ces symposiums se voulaient la source d'un véritable programme de politique économique, à travers notamment la cinquantaine de propositions que le FCE avait soumises aux autorités. Ainsi, le FCE avait souhaité opérer une halte : "Pour jeter un regard rétrospectif lucide sur nos réussites et sur nos échecs, et réfléchir à la voie la plus sûre pour poursuivre avec succès le développement de notre pays sans risquer de rééditer nos erreurs passées." Il avait suggéré l'approfondissement des réformes, la restructuration de l'économie nationale ainsi que la refonte du mode de croissance, en réunissant les conditions d'expansion du secteur privé. Il s'agissait de réhabiliter l'entreprise, notamment privée, dans son rôle de locomotive du développement économique et dans son aptitude à créer de la richesse. Au demeurant l'on s'en souvient que le Premier ministre, lors de la 15e réunion de la tripartite, consacrée à la dynamisation du développement économique et social, avait notamment déclaré : "La réindustrialisation de l'Algérie doit être obligatoirement le moteur d'une croissance forte et saine qui nous permettra de créer de la richesse, notamment de l'emploi durable et participer ainsi au PIB, au moins à hauteur de 10%." "Quelques années avant, tout le monde se souvient de la fameuse phrase de Temmar, ancien ministre de la Privatisation et de la Promotion des investissements, au fait de sa puissance, à propos des entreprises publiques de la quincaillerie", avait-il lancé. Mais qu'a-t-il proposé comme alternative ' La suite des événements est là, comme pour nous rappeler que rien n'est simple et que toute vision manichéenne, voire idéologique, ne constitue en rien une solution aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. L'approche idéologique de part et d'autre, couplée au manque de concertation et de dialogue avec l'ensemble des acteurs économiques et sociaux, a contribué aux blocages et à l'impasse dans laquelle se trouve notre économie en dépit des potentialités considérables qu'elle recèle, qui, mieux exploitées, auraient permis à l'Algérie de se hisser aisément au niveau des pays émergents à l'instar du BRIC. Il est vrai qu'il faut absolument libérer l'entreprise privée, améliorer le climat des affaires, question à laquelle les pouvoirs publics ont répondu favorablement lors de la dernière tripartite. Mais s'il apparaît impérieux aujourd'hui de développer le tissu des PME et PMI, en les stimulant à travers des mécanismes incitatifs, il n'en demeure pas moins vrai, à la lumière des bouleversements économiques et financiers que connaissent les économies libérales, que les Etats occidentaux outrepassent volontairement leur rôle de régulateur pour s'affirmer et s'impliquer comme acteur économique à part entière. Le protectionnisme économique n'est plus l'apanage de la domination d'une vision de politique économique sur une autre, ou contre une autre. Les débats actuels sur le devenir de la zone euro sont édifiants à ce sujet. Faire prospérer son espace économique national en lui permettant d'être compétitif à l'international est une problématique qui relève à la fois du secteur privé et public. Le tout est de définir les règles du jeu et de favoriser réellement l'émergence d'un secteur privé national producteur de richesses aux antipodes des forces de la spéculation et de l'informel. La solution est connue, la relance du secteur industriel face à la crise est une nécessité impérieuse. Alors, pourquoi tant de tergiversations 'A. H.







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