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Tension extrême en Libye



Tension extrême en Libye
La tension est montée d'un cran, hier, en Libye, après les frappes aériennes ciblées contre le quartier général à Tripoli et les principaux dépôts de munitions des forces proches des islamistes à travers la Libye. Personne n'a encore revendiqué ces attaques, la France, l'Italie et la Grande-Bretagne ont nié en être les auteurs. Les attaques de la veille en Libye ont valu surtout par leur précisiLes deux avions ont frappé et détruit des objectifs dans le camp Yarmouk, lieu de rassemblement des forces du bouclier de la Libye, colonne vertébrale des forces pro-islamistes. Ils ont également ciblé le quartier général de ces mêmes forces à la société du fleuve artificiel à Oued Rabii, ainsi que les dépôts de munitions à Kasr Ben Ghachir, aux environs de Tripoli. Mais l'attaque ne s'est pas limitée à la capitale libyenne et au terrain des affrontements autour de l'aéroport international de Tripoli.En effet, les bombardements ont touché aussi les camps des milices fondamentalistes à Ezzaouia, à 50 kilomètres de Tripoli, ainsi que les grands dépôts de munitions à Ghozzi, près de Jafra, à des centaines de kilomètres de Tripoli, lesquels dépôts servent de source principale d'approvisionnement des forces alliées de Misrata.InterrogationsLes frappes aériennes ont touché aussi un convoi de camions militaires venus du Soudan et en route vers les forces des Boucliers de la Libye. La précision des frappes opérées la veille dans plusieurs zones libyennes a surpris plus d'un. «Ce ne saurait être les vieux avions du général Haftar, qui n'ont pu trancher le conflit en faveur de ses troupes à Benghazi», s'exclame le politologue Mansour Younes. «Les pilotes de ces avions sont bien renseignés et ont exécuté proprement leur travail, sans chercher à faire trop de dégâts humains. Il n'y a eu que cinq décès suite à ces attaques, qui ont causé beaucoup de dégâts aux troupes de Misrata», poursuit-il.Le politologue émet des doutes quant à l'origine de ces attaques. «Cela m'étonnerait qu'une telle technologie soit libyenne», se hasarde-t-il à dire, avant d'ajouter: «A moins que l'un de nos compatriotes, rentrant de l'étranger, ait décidé de prêter main-forte à la nation.» Le politologue pense qu'une telle frappe chirurgicale «n'est qu'un premier avertissement». «Au-delà des interrogations sur la partie ayant été à l'origine de l'attaque, il est clair qu'il s'agit de lancer un avertissement à ces forces pro-islamistes qui refusent le cessez-le-feu.Votre déroute militaire est possible», leur explique-t-on sur le terrain, poursuit cet universitaire, soulagé de voir la voie de la raison commencer à se dessiner. Cette frappe aérienne est survenue après un énième refus de cessez-le feu des forces pro-islamistes, qui refusent de reconnaître l'autorité de la nouvelle Chambre des députés, siégeant à Tobrouk, aux frontières avec l'Egypte. En effet, quelques heures avant les frappes, les représentants des islamistes, dans les pourparlers pour le cessez-le-feu avec le représentant de l'ONU, ont demandé un nouveau report des négociations, bien que les forces proches de Zentane aient accepté toutes les conditions. «Il paraît que cet attachement à la guerre des gens de Misrata a été derrière la décision de frapper», estime le politologue.Pour expliquer les fondements de ce refus d'un cessez-le-feu par les forces alliées au camp pro-islamiste de Misrata, Mansour Younes renvoie sur la composition de la Chambre des députés. «30 membres, seulement, sur les 188 composant la nouvelle Chambre, ont suivi le mot d'ordre de Misrata». «Le camp conservateur a peur d'être dégagé de la scène politique, une fois qu'il reconnaît l'autorité de cette Chambre des députés», pense-t-il. En conclusion, cet universitaire, ancien membre du Conseil national de transition, ne voit que le dialogue, au sein de la Chambre des députés, comme solution, en rappelant que «même la Turquie a reconnu cette instance comme l'unique autorité légitime en Libye». «Misrata n'a plus le choix. Elle doit capituler», conclut-il.





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