Alger - Revue de Presse


La crise, latente, depuis plusieurs mois opposant le royaume d?Arabie Saoudite à la Libye a connu hier de nouveaux développements avec le rappel par Riyad de son ambassadeur à Tripoli et le renvoi de l?ambassadeur libyen d?Arabie Saoudite. Le régime du colonel Mouammar Kadhafi est accusé par Riyad de velléités de déstabiliser le royaume wahhabite en fomentant un projet visant à assassiner le prince héritier saoudien Abdellah Ben Abdellaziz. L?accusation n?est pas nouvelle, elle remonte au mois de juin dernier lorsque le quotidien à capitaux saoudiens Asharq Al-Awsat avait fait état de l?arrestation par les services de sécurité du royaume de quatre Saoudiens membres présumés du réseau intégriste Al Qaîda engagés, selon le journal, par les services secrets libyens pour assassiner le prince Abdellah. Cette accusation que Tripoli s?était empressé de démentir à l?époque, y voyant derrière une man?uvre « des forces hostiles à la Libye » visant à « empoisonner les relations entre les deux pays », n?avait pas pris à l?époque les proportions de grave crise diplomatique comme cela semble bien être le cas aujourd?hui avec le rappel des ambassadeurs des deux pays qui préfigure une aggravation de la crise dans les jours à venir pouvant déboucher sur une rupture des relations diplomatiques entre les deux capitales. Le prince Saoud Al-Fayçal n?a pas écarté cette éventualité soulignant que le « royaume n?a pas pris d?autres mesures par considération pour le peuple frère libyen, notamment avec l?approche du pèlerinage ». Les relations entre le dirigeant libyen et la famille régnante en Arabie Saoudite n?ont jamais été au beau fixe. Les Libyens reprochent aux Saoudiens d?avoir vendu leur âme au « diable » américain. L?idée chère à Kadhafi de faire de La Mecque et des autres Lieux saints de l?Islam en Arabie Saoudite un patrimoine commun de tous les musulmans échappant à la souveraineté des Saoudiens est ressentie par les dirigeants saoudiens comme une déclaration de guerre en bonne et due forme. Le point d?orgue de ce climat délétère qui caractérise les relations entre les deux pays aura été cet échange d?« amabilités » que les deux dirigeants libyen, Mouammar Al Kadhafi, et Saoudien, le prince héritier Abdellah, se sont jetées à la face l?un et l?autre au sommet arabe de Charm El Cheïkh, bousculant toutes les règles protocolaires. Cette tension, qui est montée hier de plusieurs crans, risque de peser lourdement sur le prochain sommet arabe prévu à Alger en mars 2005.



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