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Youcef Merahi[email protected] /* */Ça y est, la Constitution est passée comme une lettre à la poste. Désolé cher Hakim Laâlam, je préfère cette formule à toute autre. Même s'il n'y a plus de boîtes aux lettres ni publiques ni privées. A mains levées, comme de grandes personnes, des personnes adultes et responsables, la majorité a levé haut les mains pour plébisciter la nouvelle Constitution. Tout s'est passé selon un circuit bien huilé. On a réuni les deux Chambres, la Haute et la Basse. Nos députés et nos sénateurs ont appliqué, à la lettre, les consignes. On a donc une Constitution consensuelle. Euréka ! Mabrouk alina ! Amerezg negh ! C'est du tamazight, en dernier. Dans tout ça, on n'a pas de pluie. Pas du tout ! Si, juste un petit orage, il y a deux jours de cela. Même la neige n'a pas tenu sur les sommets du Djurdjura. A mains levées, on a obtenu une Constitution qui, dit-on, génère la deuxième République. Il y a la limitation des mandats, après quatre longs mandats pour un seul Président. Les prochains ne pourront plus prétendre à un si long règne. C'est ça l'alternance. Il n'y aura plus de messie, après le messie. L'article 51 est validé, à mains levées. S'hab la double, walou, vous ne pouvez pas être wali ou ministre. C'est juste pour nous. Nous ' S'hab l'visa ! Mais il n'y a toujours pas de pluie. Sans pluie, que peut-on faire ' Mais avec une Constitution, on peut tout faire. Et si nos sénateurs et nos députés ont levé les mains pour quémander la clémence divine, on aurait pu espérer un chouia de pluie. On aurait pu inclure une disposition constitutionnelle pour astreindre les nuages à plus de célérité, en passant au-dessus de nos têtes. Alors quoi ' Tamazight ' D acu ' Elle est officielle, à côté de sa grande sœur l'arabe qui, elle, est la langue officielle de l'Etat. Tamazight le sera dans «15 à 20 ans», la formule n'est pas de moi ; elle est d'un porte-voix du pouvoir. En 15 ou 20, l'académie va nous pondre une langue qui ne sera plus un ensemble de dialectes. Chouf, le miracle de la Constitution, version deuxième République. Comment voulez-vous ne pas lever, haut, la main. Les deux mains, voire ! En attendant, il n'y a toujours pas de pluie. L'aridité de nos cœurs contamine les sols, les rivières, les barrages, les retenues collinaires et, fatalement, nos robinets d'eau potable. Ah si Khalifa était encore au sommet de sa gloire, il aurait pu nous importer des usines de dessalement d'eau de mer. C'est vrai, quoi ! Avec 1 200 kilomètres de littoral, il y a de quoi faire. Il y a eu quand même des boycotteurs. Le FFS, par exemple, logique dans sa démarche, n'a pas voulu mettre les pieds, encore moins les mains, dans ce vote. Je n'arrive pas à comprendre la position du PT qui, tout de même, a cautionné par sa présence cette Constitution. Même si ce parti s'est abstenu, sa présence, me semble-t-il, est ambivalente. Paradoxale. Troublante. Je m'attendais à plus de punch politique de la part de Louisa Hanoune. Quelque part, le groupe des 19 n'a plus sa raison d'être : c'est comme un coup d'épée dans l'eau. Ce groupe voulait vérifier auprès de notre Président beaucoup d'éléments troublants ; c'était ça l'objectif de ce groupe, non ' Alors, pourquoi pas la Constitution ' En attendant, il ne pleut toujours pas. Peut-être que le PT pourra nous faire tomber quelques gouttes de pluie !Zika ! Un nom qu'il faut retenir. C'est un virus inconnu au bataillon ; le moustique Aedes aegypti en est le vecteur. Ce sont les spécialistes qui le disent. Il n'y a pas de traitement ni de vaccin, pour le moment. A peine ai-je entendu le mot «moustique» que j'ai pâli. Un moustique, ça vole, non ' Donc il peut traverser tous les océans et atterrir chez nous. A moins qu'il ne voyage, gratis, dans la soute d'un avion. Ah, c'est vrai, on n'a pas de liaisons aériennes avec les Caraà'bes. Que suis-je bête ! Il n'y a pas lieu de s'alarmer. Zika, un joli nom pour un chiot, ne mettra jamais ses guiboles en Algérie. D'abord, il vit très loin. Puis un collège d'experts s'est réuni pour parer une éventuelle menace. Je ne suis pas entomologiste, mais j'ai pris mes précautions chez moi. Je n'utilise plus une seule pastille anti-moustique, j'en grille deux. Dès que j'entends un moustique me chanter la sérénade à l'oreille, avez-vous remarqué comme les moustiques adorent le conduit auditif, j'actionne la sirène. Branle-bas de combat ! Je triple les pastilles, je mets le pot de h'baq sur la table de chevet, j'asperge toute la chambre d'insecticide et, s'il le faut, j'improvise une moustiquaire au-dessus de mon lit. En attendant que là -bas, on annonce la trouvaille, le vaccin, je ne badine pas avec les mesures de sécurité. Quand je pense qu'ici, les moustiques font et refont des petits à longueur d'année, même quand il neige. Il ne manquait que Zika pour nous compliquer le quotidien, alors que je me préparais à fêter la naissance de la deuxième République avec un verre de thé (hé, hé Hakim !) dans mon estaminet préféré. Avec mes potes, bien sûr, même si le groupe de potes diminue à vue d'œil. Allez savoir pourquoi ' Je pense que la sécheresse ambiante hallucine certains esprits. Je garde espoir, personnellement. La pluie arrivera à temps voulu. Ben quoi, il n'y a qu'à remiser au fond du placard mural le manteau d'hiver. Je ne m'en fais pas, j'ai confiance en la clémence divine. Je ne veux pas gâcher la joie de mes compatriotes, en ce jour béni par le Congrès. Je veux rester zen. Droit dans mes godasses.Les yeux rivés sur l'avenir de la deuxième République. Enfin, je reconnais que quelque chose me chiffonne dans une déclaration de notre ministre de la Santé. «Nous sommes sur le chemin de la victoire contre le cancer», déclara-t-il. Je veux bien le croire. Le plan anti-cancer existe bel et bien, je n'ai aucun doute là -dessus.Mais vaincre le cancer, on en est encore loin. A moins qu'un vaccin ait été découvert ! Car autour de moi, je vois un certain nombre de cancers qui «frappent» des personnes très proches de moi. Tout type de cancer. Le sida est pratiquement vaincu, mais pas le cancer. Alors, je vous dis, tout simplement, Monsieur le Ministre : «Dieu vous entende !»





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