Algérie - PATRIMOINE

Temouchent : Des tombes profanées



Temouchent : Des tombes profanées
Hier dans la matinée, les habitants de haï Moulay Mustapha (ex- Graba) n’ont pas cessé d’affluer vers le cimetière du quartier situé à l’extrémité nord de Témouchent.

Ils venaient s’assurer que la tombe d’un des leurs n’avait pas été profanée. En effet, dans la nuit de jeudi à vendredi, l’une des pierres tombales d’une quinzaine de sépultures a été démolie. Il s’agit de celle qui porte en inscription «echahada», laquelle énonce l’unicité de Dieu et porte le dessin du croissant et de l’étoile à cinq branches.


L’autre pierre indiquant le nom du défunt (ou de la défunte) n’a pas été détériorée. Le gardien du cimetière, un vieux monsieur dévoué à titre volontaire à l’entretien des tombes et qui reçoit les jours de recueillement une obole des visiteurs, avait découvert, dimanche dernier, une pierre tombale cassée en deux.

Il avait réussi à recoller les deux morceaux à la demande d’une parente de la défunte. L’incident n’avait pas éveillé de suspicion : «Le jeudi, j’ai quitté le cimetière vers 22h40 après avoir rangé mon matériel dans la koubba de Moulay Mustapha et, ce matin, je suis revenu comme d’habitude à 6h30. J’ai dénombré 16 à 17 tombes endommagées.

Cela ne s’était vu à Témouchent qu’en 1989/1990 à l’époque du FIS.» Les mêmes méfaits nous ont été signalés au niveau du cimetière principal de la ville, au sud-est, près de la ferme école (ITMA). Mais, ces profanations n’ont bizarrement pas fait l’objet de dépôt de plaintes, ce qui nous avait fait douter de la véracité de l’information. Il aurait fallu faire le tour de milliers de tombes. Hier, des enquêteurs de la police ont été les premiers à venir au cimetière du haï Moulay Mustapha.

Pour le constat du sinistre, les déprédations ont eu lieu sur deux grands carrés, ceux accueillant les personnes décédées depuis 2004 et situés à une des entrées du cimetière. Nous trouvons Brahim le visage fermé, triste et en colère. La tombe de son père a été démolie. Un autre visiteur a les larmes aux yeux. Une femme est hors d’elle : «Celui qui a fait ça est un âne !» Sur le nombre, elle parle d’un individu, on ne peut qu’être d’accord avec elle. En effet, si les profanateurs étaient plusieurs, les dégâts auraient été plus importants, c’est-à-dire plus d’une quinzaine.

Dimanche, il n’y en a eu d’ailleurs qu’une alors que dans l’autre cimetière de la ville, celui de Sidi El Hadj Belabbès, il n’y en aurait pas eu beaucoup, ce qui explique que l’on en ait peu parlé.
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