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Temmar et l'économie sans politique




Temmar et l'économie sans politique
Démystification. Hamid Temmar a été ministre de la République algérienne durant 12 années. Il a eu, entre autres, le portefeuille de la promotion de l'investissement. Il était, mercredi dernier, l'invité de l'Institut national d'études de stratégies globales (Inesg). En marge de la conférence dont il a fait profiter les présents, il a déclaré qu' «il n'était pas nécessaire de voter la loi 51/49%». Pour lui c'est ce qui bloque les IDE (investissements directs étrangers). Or et toujours selon lui, «la relance de la croissance économique et l'industrialisation du pays passent par l'apport des Investissements directs étrangers (IDE) qu'il faut encourager et leur faciliter l'accès par l'ajustement des lois». Il a fait cette déclaration en prenant soin de se défendre «d'être issu de la pensée de l'ultralibéralisme». Temmar vient de faire mieux que toutes les voix qui se sont exprimées contre «le 51/49%». Fort de sa position d'expert économique ayant eu un long passé à l'international comme enseignant ou conseiller, il doit certainement penser que le commun des mortels avalera plus facilement ce «conseil». Son erreur est que le commun des mortels n'est pas forcément dénué de la capacité de réfléchir. Et de lui poser cette première question: qu'avez-vous fait de la promotion de l'investissement lorsque vous en étiez responsable' On trouve une de ses réponses dans un entretien accordé à un média en mai dernier. Il y accuse «la gouvernance économique publique (d'être) par trop erratique». C'est dire qui va dans tous les sens. Sans but précis. Le problème est qu'il a participé à cette «errance» durant plus d'une décennie. Les avantages et le confort de la fonction ministérielle sont tels qu'au lieu de démissionner, Temmar a préféré «s'accrocher» jusqu'à se faire éjecter avec l'arrivée de Sellal à la tête du gouvernement en septembre 2012. Aujourd'hui et toute honte bue il revient pour dire que ce qu'a fait le gouvernement dont il faisait partie n'est pas bon (la règle 51/49%) et qu'en définitive il (le gouvernement) ne savait même pas ce qu'il faisait. Toujours avec cette capacité de réfléchir, il faut apprendre à Temmar qui se réclame être un disciple de Keynes que l'économie d'un pays ne ressemble en rien à celle d'une entreprise ou même d'un marché aussi important soit-il. A l'échelle d'un pays, il s'agit d'économie politique. Et dans la politique il y a de l'histoire (propre à chaque pays). Il y a également l'état du monde avec ses conflits et ses rapports de force. Il y a les alliés et les ennemis. Il y a aussi de la sociologie. Enfin, c'est aussi vaste que le monde. Si Temmar connaissait l'histoire de son pays, il serait remonté aux créances que détenait l'Algérie sur la France. Il se serait rendu compte que l'économie peut être une arme fatidique. Si Temmar connaissait l'histoire de son pays, il aurait retenu que nous sommes le seul peuple au monde (avec les indiens d'Amérique) dont l'existence a été niée durant 132 années. Qu'à l'indépendance nous avions émergé du néant. 99% d'analphabètes. Que le fonctionnement du pays était paralysé par le départ des colons qui en assuraient les postes de maîtrise. Que leur rancune et esprit de revanche sont toujours tenaces. Que dans les années 1990, un des leurs avait inventé, pour nous, «l'ingérence humanitaire». Qu'actuellement «l'Algérie française» fait partie des thèmes de campagne en France pour la présidentielle de 2017. En réfléchissant encore nous savons que les actifs des sociétés se cèdent en Bourse à l'étranger. Notre pays en a déjà fait les frais. Tenant compte de ces paramètres (et d'autres) suivre votre «conseil» reviendrait à offrir le bâton à ceux qui veulent toujours nous battre.M.Temmar vous dites que «le FMI n'est pas méchant». Un conseil, laissez-nous avec notre «gouvernance erratique» et retournez à vos activités internationales!


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