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Les blocages que rencontrent les décisions prises au niveau central ne sont pas dus au hasard. Abdelmadjid Tebboune évoque une « contre-révolution » et une « résistance » imputées à des « forces d'inertie » opposées au changement. Le président de la République dit soupçonner des complicités au sein même de l'administration. Il assure que le train du changement est en route et qu'aucun retour aux affaires des figures de l'ancien système n'est envisageable.Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Dans un discours qui aura duré quarante minutes à l'ouverture des travaux de la rencontre gouvernement-walis, Abdelmadjid Tebboune a accusé des forces opposées au changement d'entraver le processus engagé. Sans les nommer, il a pointé du doigt ceux qui continuent d'utiliser l'argent sale pour manipuler l'opinion publique. Il s'agit, selon lui, d'une « contre-révolution » et d'un véritable « processus de résistance » de la part de « forces d'inertie » que le changement incommode et qui jouissent de complicités au sein même de l'administration.
À tous ceux-là, il assure que « la bataille du changement est inévitable, quel qu'en soit le prix ». Même message lancé à ceux qui espèrent encore pouvoir revenir au pouvoir : « Il n'y aura pas de marche arrière. On n'arrête pas la roue de l'Histoire .» L'Algérie, dit-il, est « ciblée » et beaucoup d'initiatives se font grâce à l'argent sale qui ont permis à « certains de faire croire que les personnes condamnées pour corruption sont des victimes », ajoutant que « l'héritage de la gestion des 20 dernières années ne peut se régler en 20 semaines ».
Pour illustrer ses propos sur les nombreux blocages enregistrés au niveau local, le président de la République a évoqué la non-délivrance de la prime de 10 000 dinars décidée au profit des familles nécessiteuses, tout comme celle concernant les personnels de santé, dans plusieurs wilayas, ce qu'il qualifie de « blocages volontaires qui s'assimilent à de l'abus de confiance ». Des enquêtes seront diligentées pour déterminer les responsabilités. Ces mêmes enquêtes concerneront également les élus locaux ayant fait l'objet de décisions de suspension. Aux walis présents hier à la réunion d'évaluation, le président de la République a clairement dit que celui qui ne se sentait pas en mesure de relever les défis n'avait plus qu'à quitter sa fonction, surtout que la conjoncture imposait aux autorités locales davantage d'implication dans la gestion de la crise sanitaire. Les walis étaient, hier mercredi, conviés à faire part de l'état d'avancement des chantiers lancés depuis la dernière rencontre de février. Une halte nécessaire pour comprendre pourquoi certains programmes ont pris du retard comme celui de la numérisation de l'administration. Il est attendu des acteurs au niveau local plus de détermination, mais également de situer les responsabilités afin de rattraper le temps perdu.
La société civile doit être un partenaire incontournable, assure Tebboune pour qui les textes qui régissent les collectivités locales datent de 50 ans et ne répondent plus aux attentes. Ils sont devenus obsolètes. À l'approche de la rentrée sociale, les walis sont attendus sur plusieurs fronts pour assurer une rentrée « sereine », d'autant qu'elle coïncidera avec l'organisation d'un référendum.
« Pas de période de transition »
Ce dernier interviendra à la fin du processus d'élaboration du projet de révision de la Constitution. Cette dernière, promet le président de la République, sera « consensuelle ». À ce stade, aucun projet n'est finalisé. La commission chargée de la révision élabore, par contre, un document synthétisant toutes les propositions avant que cela ne se transforme en projet. À ceux qui espèrent encore la mise en place d'une période de transition, la réponse de Tebboune est cinglante : « Pas de marche arrière possible .» Aucune période de transition ne pourra être envisagée à ce stade.
L'agenda politique, même quelque peu bousculé par la pandémie, sera respecté.
N. I.


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