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Tamanrasset
Ce sont des jeunes originaires de la ville de Tamanrasset, dans le Sud algérien, qui ont cru en leurs talents et en leur créativité et qui se sont lancés dans le théâtre, en dépit des obstacles.Membres de l'Association culturelle des arts dramatiques de Tamanrasset (fondée en 2009), ils sillonnent les scènes nationales et internationales et ont reçu de nombreux prix, que ce soit au festival de Buqa, au Soudan, ou à celui de Sidi Kacem, au Maroc. Ces jeunes ont investi les arts de la scène à un moment où personne ne misait sur leur succès, notamment à Tamanrasset, ville où les responsables n'ont pendant longtemps pas prêté aucune attention aux productions théâtrales.Les amateurs de théâtre ne trouvent, d'ailleurs, aucun soutien de la part des décideurs dans la région, hormis la mise à disposition d'une salle à la maison de la culture pour leurs répétitions. Pour la comédienne Wahiba Baali, qui a été plusieurs fois primée dans des festivals internationaux, «la ville de Tamanrasset est connue pour être une excellente destination touristique grâce notamment à ses monuments historiques, ce qui la rapproche d'une façon du quatrième art».La scène culturelle de Tamanrasset a pourtant connu ces dernières années une vraie effervescence, près de dix troupes théâtrales ayant vu le jour dans les différentes municipalités de la région. Alors que l'énergie créatrice des jeunes de Tamanrasset ne demande qu'à s'exprimer, le metteur en scène, Abdelkader Azzouz, dénonce également l'absence totale de soutien de la part des autorités locales et des responsables dans le domaine culturel. L'intérêt du public pour les talents régionaux est pourtant réel.«Il nous arrive souvent de recevoir des invitations pour participer à des manifestations théâtrales à l'étranger, et renoncer à y prendre part, faute de pouvoir payer les billets d'avion», se lamente Azzouz. Même le projet de théâtre régional, que les amateurs et les comédiens, attendaient avec impatience, a été gelé en 2015, malgré les répercussions positives qu'aurait eu un tel projet sur le théâtre. «Ceci confirme la marginalisation de cet art et le désengagement vis-à-vis de ses protagonistes», lance Abdelkader Azzouz.En octobre 2016, quelques jours après sa prise de fonction, le nouveau directeur de la culture à Tamanrasset, Mohamed Balbeli, a toutefois affirmé que le projet de théâtre régional serait relancé et que les travaux reprendraient en parallèle avec les travaux du théâtre de plein air. En attendant la concrétisation de ces promesses, qui marquerait un véritable tournant pour Tamanrasset et sa scène culturelle, la troupe théâtrale poursuit son travail avec passion. Abdelkader Azzouz prépare sa prochaine pièce, Danse de la mort, inspirée de l'?uvre du poète algérien Abdelahdi Dahdouh. La première sera donnée au centre culturel de Tamanrasset au mois de mars.



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