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Tamanrasset
La vente illicite de documents officiels et d'imprimés de l'état civil dans les kiosques tend à se banaliser dans la ville de Tamanrasset.L'absence de ces consommables dans les administrations publiques et au niveau des services d'état civil de l'Apc a fait de cette activité un bon filon pour les librairies situées en face de la mairie et ses annexes. Il n'y a pas trente-six chemins pour vérifier cet état de fait. Il suffit de se rendre au service d'état civil de cette municipalité de plus de 100 000 habitants pour se rendre compte de la gravité de la situation.Les imprimés non disponibles dans cette administration sont vendus dans les kiosques y attenant contre la somme de 10 DA par document. L'investissement n'est guère dispendieux. Un photocopieur et le document vierge servant d'original suffisent largement pour la confection des copies qui sont, de surcroît, non conformes aux documents délivrés par l'imprimerie officielle.A notre grand étonnement, les préposés aux guichets narguent, tout honte bue, les citoyens en leur préconisant d'aller ailleurs pour acheter le document demandé. La spéculation a touché beaucoup plus les imprimés les plus demandés, à l'instar des fiches de résidence et le formulaire exigé pour l'obtention de la carte grise.Plus grave encore et une fois le document vierge obtenu, l'intéressé est appelé de le remplir lui-même puisque les guichetiers, qui se prennent vraisemblablement pour des officiers d'état civil dont le rôle est réduit à la signature et au contrôle des pièces et la conformité des documents, refusent de le faire, avons-nous constaté in situ.Une simulation vaut la peine pour montrer à l'opinion publique ce que les citoyens de cette ville du grand-sud endurent au quotidien. Nous avons demandé au chef de service de l'état civil, Tazouli Abdelkader, de nous faire délivrer une fiche de résidence. Sa réponse était la suivante: «Vous allez d'abord vous procurer un imprimé vierge chez le buraliste d'en face avant de venir». Chose faite. Là encore, il refuse de remplir l'imprimé en nous disant : «Ecoutez, je suis chargé de la signature et je ne m'amuse pas à écrire. Je n'ai pas le temps pour ça».Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales ayant fait de la modernisation de l'état civil son cheval de bataille devrait sérieusement se pencher sur «cette situation qui risque d'aboutir au trafic et à une falsification à grande échelle», a-t-on mis en garde. Contacté par nos soins, une source communale impute la cause de ce problème à «la mauvaise gestion et non pas au manque d'argent».«Malgré le fait que de nombreux documents sont imprimés directement, et ce, depuis l'informatisation de l'état civil, le problème du manque de documents officiels, pourtant imprimés localement, se pose toujours», regrette notre source en brocardant l'officier chargé de l'état civil, le SG de l'Apc et le maire qui seraient pour beaucoup dans cette situation.




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