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Tamanrasset
La terre, étant un matériau éternellement renouvelable et non polluant, permet aussi d'avoir l'autonomie technique et économique. Grâce à ce matériau rustique et traditionnel, on peut concevoir des dômes et demeures ultramodernes, à l'exemple de ce qui se fait à l'étranger.Pourquoi construire en terre ' C'est la question à laquelle avaient répondu les experts ayant pris part, jeudi, aux ateliers de formation aux techniques de construction en terre, organisés à la bibliothèque principale de Tamanrasset. Cette journée d'information et de synthèse, initiée par le Capterre (Centre algérien du patrimoine culturel bâti en terre), se veut ainsi une occasion de remettre en valeur ce matériau résultant d'une expérience millénaire. Dans son intervention portant sur l'introduction aux architectures de terre, la directrice du Capterre, Yasmine Terki, a brossé un tableau noir de la situation du patrimoine bâti en Algérie et l'agression du béton. "C'est inconcevable !", a-t-elle martelé d'emblée. Et de poursuivre : "Il faut rompre avec les fausses idées que se font les gens sur la terre. Pour eux, ce matériau fond sous la pluie, alors qu'on a des exemples qui en mettent pleine la vue partout dans le monde où l'on a construit des piscines entières en terre. En Amérique, en Chine et en Espagne pour ne citer que ces pays, on dénombre plusieurs constructions en terre crue. Contrairement à ce qui se fait chez nous où l'on constate malheureusement l'adhésion de techniques dramatiques dans l'architecture des bâtisses." L'oratrice a mis l'accent sur la valeur patrimoniale de la terre qui permet non seulement d'économiser jusqu'à 70% de frais de construction, mais aussi le maintien de l'identité et de la diversité culturelle, d'autant plus qu'elle renforce la cohésion sociale. "L'architecture d'aujourd'hui vaut le patrimoine de demain. La terre, étant un matériau éternellement renouvelable et non polluant, permet aussi d'avoir l'autonomie technique et économique. Grâce à ce matériau rustique et traditionnel, on peut concevoir des dômes et demeures ultramodernes, à l'exemple de ce qui se fait à l'étranger", ajoute l'intervenante. Le directeur de l'Institut terre d'Auroville en Inde, Satprem Maïni, également expert de la construction en béton de terre comprimé, a, pour sa part, indiqué que 40% de la population dans le monde vivent dans des bâtiments en terre, selon des statistiques réalisées par les Nations unies.Pas moins de 112 sites construits en terre sont classés par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Son exposé intitulé "Le bloc de terre comprimé ou la renaissance des architectures de terre" fait ainsi ressortir que cette technique consistant en un mélange de la terre avec une infime quantité de ciment a été promue dans 36 pays où sont formées plus 9700 personnes issues de 78 nationalités. "Notre centre de formation en Inde est tout construit en terre, et ce, depuis les fondations avec seulement 5% de ciment. Les voûtes et les murs sont entièrement en BTC, sachant que la pluviométrie dans ce pays atteint en moyenne 1900 mm/an, avec des maximums de 90mm/heure et 260 mm/jour. Il faut vraiment être préparé pour ça. On a adopté des techniques de pose différentes, comme le montrent les images en projection diapositive. À Tamanrasset et avec le taux des précipitations enregistré, on n'aura pas besoin de béton de terre stabilisé, puisque le BTC en terre crue répondra largement au besoin local. Des protections de toitures en ciment et de petits rejets d'eau suffiront", a souligné M. Maïni. Plusieurs conférenciers se sont également relayés à la grande salle de la bibliothèque lors de cette journée à laquelle ont été conviées les autorités locales.La présentation d'un modèle de presse à BTC a été aussi au programme de la manifestation, clôturée par une cérémonie de remise d'attestations aux ingénieurs bénéficiaires des ateliers de formation et par une série de recommandations.R KNomAdresse email


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