Algérie - Villages et douars d'Algérie

Taaouniya ou CAM (Coopérative des Anciens Moujahidines)



Taaouniya ou CAM (Coopérative des Anciens Moujahidines)


Taâounia, Hennaya (Tlemcen)
jeudi 27 décembre 2007, par tlemsani
www.ville-tlemcen.info


Les jeunes veulent prendre les rênes de leur village

Taâounia, anciennement CAM (coopérative des anciens Moudjahidine) qui est une localité déshéritée, restée en marge du développement au bord de la RN22, bien qu’elle ne soit distante que de 4 km au nord du chef-lieu de la commune de Hennaya, s’apprête à vivre un passage de relais, que refuse de faire une ancienne association dont le mandat est expiré depuis 2004.

Il faut dire que les manques y sont légion : l’assainissement, l’insuffisance d’AEP, le non raccordement au réseau de gaz naturel. Les rues embourbées en hiver et poussiéreuses en été, faute de bitume, rendent infernale la vie dans ce petit coin de l’Algérie profonde qui paye un lourd tribut en victimes d’accidents de la route, faute de disposer d’une passerelle pour traverser en toute sécurité la RN22. De plus, ses habitants restent tributaires du passage des Karsan et autres bus venant de Remchi ou de Hennaya, bondés la plupart du temps, ce qui les oblige à poireauter des heures durant à la station d’arrêt. Cela se répercute immanquablement sur leurs activités (études, travail, déplacements urgents...). Il n’existe aucun endroit pour se rencontrer, aucun passe-temps, ce qui contraint les plus audacieux, à s’attarder à Hennaya, avec en prime l’angoisse de ne pas dénicher le véhicule de retour, avant tombée de la nuit. D’autres s’emmurent chez eux dès leur retour du travail, du lycée ou de l’université : il leur reste toujours la télévision pour rêver. Si la plus grande part de responsabilité de cette léthargie incombe aux différentes APC qui se sont relayées sans jamais s’intéresser à la situation de ces habitants, qui ont payé bravement de leur personne pendant la guerre de libération, les jeunes sont également responsables de cette inertie par leur indifférence et devraient prendre exemple sur leurs concitoyens des villes et villages, où des associations de quartiers ont fleuri, pour revendiquer des projets porteurs auprès de leurs élus. Quant à l’association censée activer à Taâounia, elle est composée d’analphabètes, dont le président de 77 ans, se cramponne encore à son poste, malgré le poids des ans et l’expiration de son mandat. Le problème c’est que s’il continue à régner en maître absolu sur son association, il n’a rien apporté de concret à sa localité. C’est même ce qui a incité un groupe de jeunes à programmer une assemblée générale, dans le but de procéder au renouvellement des membres de l’association, opération qui aurait dû se faire à l’expiration du mandat, depuis 2004. Les choses commencent à bouger avec l’arrivée des nouveaux élus qui avaient promis de se pencher sur les localités oubliées, lors de la campagne électorale de novembre. Taâounia bougera davantage avec le renouvellement de son association qui sera, à n’en pas douter, en bonne main si de jeunes intellectuels s’en mêlent et se feront un honneur de reprendre le flambeau pour le porter plus haut, et ce, jusqu’à ce que les promesses faites soient concrétisées par les nouveaux élus. Gageons que le dynamisme de ces jeunes permettra à la localité de Taâounia de renaître de ses cendres et de renouer avec sa prospérité d’antan, dont les vieux agriculteurs se souviennent encore.






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