Algérie - A la une



Syrie
L'aviation russe a pour la première fois visé la province de Raqa en Syrie, principal fief du groupe djihadiste Etat islamique (EI), tout en continuant de frapper vendredi d'autres groupes rebelles luttant contre le régime de Bachar al-Assad.Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 12 djihadistes ont péri dans les frappes jeudi soir à Raqa (nord-est). Et le groupe djihadiste a annulé la prière du vendredi par peur des raids russes, ont indiqué des militants et l'ONG. C'est la première fois depuis le début mercredi des raids russes en Syrie que Moscou bombarde Raqa, dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la capitale du groupe djihadiste ultra-radical qui contrôle la moitié du pays. Selon un militant originaire de la ville, Abou Mohammad, les habitants effrayés se terraient dans les caves ou chez eux. L'EI, pour sa part, a coupé l'électricité la nuit quand les avions russes survolaient la ville. D'après le ministère russe de la Défense, des bombardiers ont visé un poste de commandement camouflé au sud-ouest de la ville de Raqa et un camp d'entraînement de l'EI à 70 km plus à l'est. Les frappes ont également visé la périphérie ouest de Raqa et la région de l'aéroport militaire de Tabqa, au sud-ouest, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de sources en Syrie. Dans le même temps, dans la ville orientale de Deir Ezzor, l'EI a lancé une importante offensive contre des quartiers tenus par le régime et contre l'aéroport militaire où de violents combats avaient lieu, selon l'OSDH. Alep, Idleb et Hama visés L'aviation russe a également frappé pour la première fois la province septentrionale d'Alep, détruisant un poste de commandement et un centre de communication de l'EI à Daret Ezza, a indiqué le ministère russe.Autres objectifs, un camp de l'EI à Maaret al-Noomane, dans la province d'Idleb (nord-ouest), où des bunkers et des stocks d'armes ont été complètement détruits et un poste de commandement de l'EI à Kafar Zita dans la province de Hama (centre), a-t-il ajouté. Mais d'après l'OSDH, l'EI est présent ni à Maaret al-Noomane, ni à Daret Ezza où c'est le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, qui domine ni à Kafar Zita, sous la coupe de groupes rebelles islamistes. Moscou a fait état vendredi soir de nouvelles frappes aériennes contre l'EI dans les provinces d'Idleb, à Maaret al-Noomane, et de Hama.Des avions russes ont bombardé plus tôt Al-Qaryataïne, dans la province centrale de Homs aux mains de l'EI, a indiqué pour sa part une source militaire syrienne. Ils ont en outre visé à plusieurs reprises des positions militaires et des centres de commandement de l'Armée de la conquête à Jisr al-Choughour et dans d'autres localités de la province d'Idleb, selon une source de sécurité sur le terrain.L'Armée de la conquête regroupe le Front Al-Nosra et des groupes islamistes qui combattent le régime et l'EI. Elle a chassé le régime de la province d'Idleb, notamment de Jisr al-Choughour, localité clé sur la principale route menant à la province de Lattaquié, fief de Bachar al-Assad.La Russie affirme lutter contre l'EI et tous les autres groupes terroristes en Syrie mais Washington et ses alliés la soupçonnent de s'en prendre surtout aux opposants de son allié Bachar al-Assad dans le nord-ouest du pays où l'EI est peu présent. Ces dernières semaines, l'armée russe a déployé plus de 50 avions et hélicoptères, ainsi que des troupes d'infanterie de marine, des parachutistes et des unités de forces spéciales en Syrie. Ces renforts ont été notamment acheminés dans le port de Tartous et à l'aéroport de Lattaquié. Rencontre Hollande - Merkel - Poutine Le président français François Hollande a déclaré avoir insisté auprès de son homologue russe Vladimir Poutine pour que les raids russes ne frappent que le groupe Etat islamique (EI).Les frappes doivent concerner Daech et uniquement Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique), a affirmé François Hollande. Nous avons tous les deux insisté sur le fait que l'EI est l'ennemi que nous devons combattre, a renchéri au cours d'un point de presse commun Angela Merkel. La chancelière allemande a aussi démenti toute divergence de vue avec François Hollande sur l'attitude à avoir face au président syrien Bachar al-Assad qui, disent-ils, doit quitter le pouvoir. Il doit y avoir une solution pour la Syrie qui reflète aussi et surtout les intérêts de l'opposition. Et cette opposition a notre soutien, a-t-elle déclaré. Le président français a dit avoir parlé avec Vladimir Poutine de la nécessaire recherche d'une solution politique pour mettre le gouvernement et l'opposition en capacité de former un gouvernement de consensus, et considérer que l'avenir de la Syrie passe par le départ de Bachar al-Assad.La Russie s'est toujours engagée en Syrie, a souligné François Hollande. Depuis le départ, la Russie a soutenu le régime de Bachar al-Assad. Aujourd'hui elle va plus loin mais elle garde finalement la même ligne.Concernant les frappes aériennes russes en Syrie, là où nous avons identifié des frappes, il n'y en avait qu'une sur Raqa (où se trouve le fief de l'Etat islamique) et les autres sur des secteurs contrôlés par l'opposition, a-t-il relevé.Le président français a aussi dit avoir insisté auprès du président russe sur la nécessité de maintenir l'intégrité et l'unité de la Syrie.Qu'est-ce que ça voudrait dire d'avoir d'un côté une Syrie réduite à un certain nombre de territoires contrôlés par le régime et de l'autre un vaste ensemble laissé au chaos, et peut-être à l'organisation d'un califat ' Ce serait la pire des situations, a-t-il souligné.Ce serait une partition que nous ne pouvons pas accepter (...) parce que ce serait, on le sent bien, une division fondée sur des critères religieux entre chiites et sunnites faisant le jeu du groupe Etat islamique, a-t-il insisté.M. Hollande a souligné la nécessité de travailler avec la Russie, les Etats-Unis, l'Iran, la Turquie, les Etats du Golfe et l'Union européenne à la recherche d'un règlement politique du conflit qui, a-t-il rappelé, a fait 250 000 morts et quatre millions de réfugiés.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)