Algérie - A la une


Suspense
Résumé de la 128e partie ? Tulio explique à Chantal que si les lépreux n'arrivaient pas à avoir Fred, ils mettraient le feu à l'hôpital...Nous sommes dans une île de déments, mon pauvre Tulio ! Allons vers votre repaire !Elle ne put achever sa phrase. Avant même d'avoir pu réaliser la situation, elle se retrouva sur le chemin, les mains attachées derrière le dos, entourée d'une horde grimaçante de lépreux, qui l'entraînaient dans la direction de leur village. Elle avait beau crier : «Tulio «Tulio !», les vociférations et les cris de mort de ses gardiens dominaient le son de sa voix.??Arahi ! Arahi ! hurlaient les bouches édentées aux lèvres pendantes. Chantal ne savait pas ce que ce cri voulait dire. A un seul moment, elle entendit en cours de chemin, derrière elle, la voix du ténor qui réussit à dominer le tumulte pour lui crier :??Zé reste avec vous, signora ! Tant que zé serai vivant, ils ne toucheront pas oune seul de vos beaux cheveux blonds... Zé vous lé jure !Tulio la suivait vers sa destination inconnue il n'avait pas voulu l'abandonner. Chantal se souvenait maintenant de la lutte rapide et inégale qui avait opposé pendant quelques instants le gros petit Italien à toute la meute en haillons. Elle avait vu Tulio rouler par terre, quand il avait voulu lui faire un rempart de son corps ; il s'était relevé la figure ensanglantée, le crâne complètement chauve. Le ténor avait perdu sa ridicule perruque noire dans la bagarre. Chantal se retourna pour voir si le pauvre Tulio avait retrouvé l'accessoire le plus précieux de son étonnante silhouette ; le crâne du chanteur était toujours nu. Le petit homme faisait force gestes en parlant fidjien avec l'escorte : les lépreux indigènes ne semblaient prêter aucune attention à ses protestations véhémentes.La haine, qu'elle avait pressentie sur le cargo, éclatait enfin avec toute la violence d'un mauvais instinct qui s'est contenu trop longtemps. Elle sentait que ces brutes ne l'avaient pas arrachée à sa calme demeure et ne s'acharnaient pas à réclamer à cor et à cri le jeune Américain uniquement pour venger un être aussi insignifiant que le cantonnier ! Ce qu'ils voulaient, c'était faire expier à des blancs la faute que leurs regards fiévreux ou atroces reprochaient déjà sur le quai de Levuka à la foule bien portante : pourquoi sommes-nous condamnés à vivre dans cette île perdue loin de nos familles, de nos pays, comme des parias ' parce que les blancs en ont décidé ainsi sans nous demander notre avis !La mort de Tom était le bon prétexte ; la révolte ne serait que l'aboutissement logique d'années de longues souffrances. Là où les lépreux ressemblaient à leurs frères bien portants, et où Chantal comprenait que les hommes resteraient éternellement les mêmes, c'était quand ils s'attaquaient précisément à ceux qui, tel le Dr Fred, s'étaient dévoués pour les soigner. (A suivre...)


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