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Surexploitation de la nappe phréatique



Surexploitation de la nappe phréatique
La surexploitation des eaux souterraines dans la wilaya d'Oran pour des utilisations commerciales et industrielles semble préoccuper la direction des Ressources en eau qui a procédé, à un tour de vis, en matière d'octroi de nouvelles autorisations pour les forages. Ainsi sur les 712 demandes déposées à cette direction, durant l'exercice 2014, 118 demandes ont été rejetées alors que 441 ont obtenu l'accord favorable, a-t-on appris de sources autorisées sans cette direction. Les 118 demandes ont été refusées pour divers motifs et, essentiellement, pour la proximité des points d'alimentation en eau et/ou pour préserver la nappe phréatique surexploitée, dans de nombreuses zones de la wilaya. Alors que la SEOR a réussi à couvrir presque 98% du territoire de la wilaya en matière d'alimentation en eau potable (AEP) avec une plage horaire 24h/24, des industriels et des commerçants préfèrent les eaux souterraines en raison de leurs prix largement compétitifs.Le mètre cube d'eau pompé et déclaré à l'Agence du Bassin hydrographique Oranie-Chott Chergui (ABH) coûte, seulement, 25 DA contre 40,95 DA pour celui fourni par la SEOR. Ce dernier tarif concerne uniquement les gros consommateurs (industriels et établissements touristiques) dont la consommation dépasse les 82 m3, alors que pour les administrations et les commerces, le mètre cube est facturé à 34,65 DA. Les ménages, dont la consommation ne dépasse pas les 25 m3, ne payent en réalité que 6,3DA le m3.Outre les prix avantageux des eaux souterraines, les forages individuels, dont la majorité se trouve à l'intérieur de propriétés privées (usines, commerces, hammams, fermes…), échappent souvent au contrôle des services concernés. Selon les dernières estimations, 75% des eaux souterraines, puisés de la nappe phréatique, dans notre wilaya ne sont ni facturés ni déclarés aux services concernés. Les propriétaires des forages et en particulier les unités industrielles et les établissements, à caractère commercial, ne respectent, aucunement, les clauses du cahier de charges en matière d'exploitation rationnelle des eaux souterraines. La réglementation insiste sur l'équipement des puits de compteurs pour mesurer les quantités d'eau pompées de la nappe phréatique, mais sur le terrain c'est une autre réalité. Le plus préoccupant est que le nombre des forages illicites a explosé, ces dernières années, dans plusieurs localités de la wilaya, à l'exemple de Sidi El Bachir, Bouâmama, douar Belgaïd et Aïn El Beida. Des centaines de puits creusés, illicitement, dans la wilaya ont été découverts à l'ouest de la ville, notamment dans le secteur de Bouâmama. Il s'agit, généralement de puits situés sur des terres agricoles, mais qui servent pour certains à alimenter les colporteurs.Le plus inquiétant est que la majorité de ces puits illicites sont des forages profonds qui constituent une menace réelle pour la nappe phréatique.


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