Sur le grand boulevard de Marsa Ben-M'hidi, de jour comme de nuit

« Bien qu'il existe un certain déficit en matière de commodités pour rendre notre séjour ici plus agréable, force est de reconnaître que Marsa Ben-M'hidi est une ville nocturne par excellence. Je ne regrette pas mon séjour ici », confie Lamia, une jeune Algérienne venue de Grenoble, en France. Le charme envoûtant de cette coquette cité s'observe chaque nuit. Des centaines de familles et de groupes d'amis, de toutes les régions d'Algérie et même de l'étranger, s'adonnent à une interminable ballade le long du boulevard du Front de mer. Bordée par une immense plage de sable fin, dont la beauté est dévoilée par les projecteurs, l'avenue en question dispose de larges trottoirs. Du côté opposé à la plage, une succession de commerces, de restaurants, de rôtisseries, de crémeries, de salons de glaces, d'hôtels, de kiosques et de disquaires, imprime à cet endroit une animation exubérante. Malgré une certaine hausse des prix, les terrasses des cafés et des restaurants sont littéralement envahies par les vacanciers. Le cocktail de musique non-stop qui inonde les lieux empêche joliment la ville de sombrer dans la torpeur. L'heure est à la fiesta de Verano (fête d'été), comme diraient les Espagnols. Les propriétaires d'une crémerie, qui y ont aménagé une grande terrasse, où de nombreuses familles s'attablent, projettent carrément des clips musicaux et des sketchs sur grand écran. « C'est un vrai plaisir de passer la soirée dans cet endroit en famille. Tout en appréciant un bon thé et en se désaltérant avec une glace, on regarde des clips de tous genres musicaux algériens », confie un Algérois de Barcelone. La vente des jouets et autres gadgets aux jeux de lumière fait florès sur le boulevard de Marsa Ben-M'hidi. « Il y a quelques années de celà, je suis venu ici, passer des vacances chez un cousin propriétaire d'un restaurant. A cette époque-là, j'ai remarqué que personne ne vendait de jouets pour enfant sur le boulevard. Sans hésiter, j'ai décidé d'investir dans ce créneau. Au début, nous n'étions que deux. Désormais, nous sommes une vingtaine à pratiquer le même commerce », raconte un jeune de Jijel. L'animation dans le grand boulevard de la ville déborde, pour ainsi dire, jusqu'à la plage où des familles préfèrent prolonger leur communion avec la grande bleue jusqu'à 2h du matin, voire 3h. « On se sent ici en sécurité, d'autant que les spots illuminent l'endroit, à telle enseigne qu'on peut reconnaître une personne à 20 mètres », font savoir les membres d'une famille d'Oran qui partagent un thé sur le site de baignade en question. « Pendant la journée, on ne peut pas nager à l'aise ici, car un monde fou la fréquente. La nuit, en revanche, rares sont ceux qui piquent des têtes dans le noir. D'où ma préférence pour la nage nocturne », tente d'argumenter un jeune de Tlemcen. L'autre attraction hautement prisée par les estivants se situe à l'extrémité occidentale du boulevard. A la frontière entre l'Algérie et le Maroc que délimite un oued. A cet endroit, de nombreux citoyens y font une halte sous les drapeaux algériens qui jalonnent la frontière. Juste à un jet de pierres, on aperçoit la ville de Saïdia du Maroc. « Symboliquement, cet endroit a pour moi une grande importance. Y rester debout et de surcroît sous l'emblème national me donne une impression particulière qui reflète tout l'amour que je voue à ma patrie », confie un jeune habitant d'Alger.