En annonçant la suppression du visa pour la Russie, les autorités de ce pays ignoraient sans doute l'engouement qu'une telle information susciterait chez les jeunes Algériens. Le sujet est désormais au cœur de tous les débats sur les réseaux sociaux où de jeunes compatriotes établis sur les lieux publient des vidéos pour rétablir certaines vérités qui n'ont pas été assez mises en évidence.Ces vérités sont assénées par des Algériens qui ont porté leur choix sur ce pays pour poursuivre leurs études. L'un d'eux fait une mise au point cinglante à certains médias algériens, télévisés et écrits, n'ayant pas pris la peine de livrer au publique l'information dans son intégralité. «Le jour où cette annonce a été faite, j'ai été contacté par des dizaines de personnes qui voulaient en savoir plus. Viber, Messenger, mon téléphone a failli exploser. Je me trouvais en cours à ce moment-là , et en voyant tous ces messages, je pensais qu'un drame était survenu au sein de ma famille et qu'on essayait de me contacter pour m'en informer. Finalement, j'ai appris ce qui se passait.»Le film de la vidéo montre le jeune étudiant au bord d'un fleuve sur les rives duquel apparaissent des bâtisses de Vladivostok. «Ne vous trompez pas, mes amis, le visa a été supprimé uniquement pour cette ville que vous voyez derrière moi.» Le texte signé le 17 avril dernier par le Premier ministre russe évoque en effet l'introduction d'une mesure simplifiée autorisant l'entrée sans visa aux ressortissants de 18 pays dont l'Algérie. Les touristes et hommes d'affaires désirant s'y rendre doivent cependant remplir un formulaire électronique. L'information ne souffre aucune ambiguà'té. A l'inverse, d'autres détails publiés sur le site officiel du Premier ministre russe, et largement repris par la presse algérienne, semblent avoir généré une certaine confusion elle-même à l'origine de la mauvaise interprétation du texte signé par Dmitry Medvedev. Ce site indique que les citoyens concernés par cette mesure ont la possibilité d'obtenir un visa de 30 jours, valable huit jours. Il autorise l'entrée en Russie à travers l'un des trois points de contrôle de la zone franche de Vladivostok. La même source précise que ces «visas sont délivrés de manière électronique et à distance. D'autres informations rapportées parallèlement indiquent que les nouvelles mesures sont destinées à «attirer les investisseurs, les touristes, et élargir les liens entre hommes d'affaires entre les Russes et ceux des pays concernés». Confrontés à d'énormes difficultés en matière d'obtention de visa, les Algériens se sont immédiatement emparés de l'affaire. La Russie est perçue comme l'eldorado, un point d'ouverture vers cette autre partie du monde où ils n'ont que très peu accès. Les commentaires enregistrés sur les réseaux sociaux le laissent largement percevoir. Des dizaines de questions sont postées en direction des citoyens établis en ces lieux. Dans la vidéo évoquée plus haut, le jeune étudiant qui répond aux sollicitations de ses concitoyens tente de relater la réalité. «Si vous venez pour le tourisme, c'est bon, autrement chercher du travail ici est une illusion.» Avec un sourire, il relate les témoignages de ceux qui ont pris attache avec lui : «Certains ont décidé de tout lâcher dans le pays pour prendre la route de l'exil. Ce n'est pas une bonne idée, Vladivostok est située à l'extrême est du pays. C'est très loin et la vie n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire.» Nullement convaincus, les internautes tentent d'en savoir davantage. Nos concitoyens en Russie leur répondent : «Ici, vous ne pourrez jamais vous permettre de résider dans un hôtel avec autant de commodités qu'on trouve en Europe ou même en Tunisie par exemple. Vous serez forcés de louer en groupe une petite chambre et de cuisiner, car la vie n'est pas donnée.Un séjour de huit jours vous reviendra à 800 euros. Pour un mois, il faut compter 1 600 à 1 800 euros. Il vaut mieux se rendre à Moscou ou dans une autre grande ville où la vie est plus facile. Mais attention dès l'expiration du délai fixé par le visa, vous serez considéré comme harraga, il faudra payer un procès et vous encourrez le risque d'être mis sur une liste noire interdisant un nouvel accès en Russie.» Pour prouver leurs dires, des étudiants installés en Russie vont dans des marchés couverts et filment les prix qui s'affichent au-dessus des marchandises proposées. Les chiffres indiquent une cherté évidente. Pour mieux convaincre, les auteurs des vidéos filment deux marchés différents. L'un est présenté comme étant à Moscou, l'autre à Vladivostok. Ici, «les prix sont nettement plus élevés, la ville qui se meurt est à la recherche d'une nouvelle dynamique».Des internautes répondent : «Ici aussi (en Algérie) il n'y a aucune vie. Il faut attendre d'en savoir plus, mais c'est une option à ne pas abandonner.»
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Posté Le : 24/04/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A C
Source : www.lesoirdalgerie.com