Algérie

Statut du Kosovo : Echec des négociations



Serbes et Kosovars viennent d?écrire la chronique de l?échec annoncé. Tout a été fait et dit pour que leurs négociations soient tout, sauf ce qu?elles devraient être. Dès le départ, les uns et les autres affichaient des positions tranchées, laissant peu, sinon aucune place au compromis, sous le regard bienveillant de ceux qui étaient supposés, ou appelés à s?interposer dans la guerre du vécu par cette province en 1999. L?intervention de l?OTAN avait alors laissé place à une administration de l?ONU, mais plus personne ne se faisait d?illusions sur l?avenir de cette province serbe selon Belgrade, et albanaise selon la majorité de ses habitants. Depuis la fin de la guerre en juin 1999, non seulement le fossé entre les deux communautés ne s?est jamais comblé, mais la majorité de la population s?est dotée de symboles de souveraineté perçues comme le prélude à la proclamation de l?indépendance. L?échec était donc inévitable, reste maintenant à le traduire dans les faits. Quatre mois de négociations entre Serbes et Kosovars albanais sur le statut final du Kosovo n?ont pas permis d?aboutir à un accord, constatent les médiateurs internationaux dans leur rapport remis vendredi au secrétaire général de l?ONU, Ban Ki-moon. « Après 120 jours de négociations intensives, les parties ont été incapables de parvenir à un accord sur le statut du Kosovo », indique le rapport de la troïka (Etats-Unis/Russie/UE). « C?est regrettable, étant donné qu?un accord négocié est dans le meilleur intérêt des deux parties », poursuit le texte, ajoutant qu?« aucune partie n?a voulu céder sur la question centrale de la souveraineté ». Les autorités kosovares albanaises ont indiqué qu?en cas d?échec des négociations à la date limite du 10 décembre, elles proclameraient unilatéralement l?indépendance du Kosovo, mais qu?elles le feraient en concertation avec les Américains et les Européens. « Nos séances (de négociations) ont été longues et souvent difficiles, avec comme toile de fond un héritage de méfiance mutuelle et de ranc?urs historiques après les conflits des années 1990 », déclarent les médiateurs. Ils indiquent que ce groupe avait prié instamment les deux parties d?approcher les négociations « avec créativité et audace et dans un esprit de compromis ». « Malgré nos appels répétés à trouver des idées neuves et à un esprit de compromis, chacun des deux côtés a été incapable de convaincre l?autre d?accepter son scénario préféré », affirment-ils. La troïka indique que Pristina a réitéré sa préférence pour une indépendance du Kosovo sous supervision internationale telle que proposée par le médiateur de l?ONU, Martti Ahtisaari, tandis que Belgrade a rejeté cette proposition et campé sur sa proposition d?une large autonomie du Kosovo mais sous souveraineté serbe. « Sous notre direction, dit encore le rapport de la troïka, les deux parties ont exploré plusieurs scénarios allant de l?indépendance à l?autonomie, ainsi que d?autres modèles comme des arrangements confédéraux et même un schéma basé sur « un accord pour un désaccord » dans lequel aucune des parties ne devait renoncer à sa position mais les deux adhéreraient à des arrangements pratiques destinés à faciliter la coopération et la consultation entre elles. Le rapport indique encore que l?éventualité d?une partition territoriale avait été évoquée mais seulement de manière superficielle car jugée inacceptable par les deux parties et le Groupe de contact. « Aucun de ces modèles ne s?est révélé être une base adéquate pour un compromis », dit-il. Des discussions formelles sur le Kosovo sont inscrites au programme du Conseil de sécurité pour le 19 décembre. L?ambassadeur de Russie a indiqué vendredi qu?il plaiderait pour la poursuite des négociations. C?est l?opposition de Moscou, qui dispose du droit de veto au Conseil, à l?adoption d?une résolution ouvrant la voie à l?indépendance sous supervision internationale de la province serbe, qui avait ouvert cette période de négociations de 120 jours entre Serbes et Kosovars albanais, qui expire demain. A quoi donc servira la réunion de l?instance onusienne si les jeux sont faits ? Même Belgrade ne semble plus se faire d?illusions, se contentant de menacer ceux qui reconnaîtraient l?indépendance du Kosovo.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)