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Statu quo reconduit au sommet de l'Etat



Statu quo reconduit au sommet de l'Etat
Cinq ministres ont quitté le gouvernement Sellal, six nouveaux noms ont fait leur entrée sans que pour autant ces départs et arrivées soient à mettre au compte d'une opération ayant été imposée par de nouveaux rapports de forces s'étant établis au sommet du pouvoir.Le remaniement auquel il a été procédé confirme au contraire le statu quo qui prévaut dans cette sphère basé sur la prééminence reconnue au chef de l'Etat et au clan sur lequel il s'appuie. Ce que l'opposition a bien décrypté puisqu'elle estime que le remaniement en question est un « non-évènement » politique qui n'a eu de raison d'être effectué que pour créer l'illusion que l'équipe gouvernementale ainsi constituée est débarrassée des éclaboussures ayant entaché le sommet étatique des suites des scandales de corruption ayant défrayé l'actualité nationale et des errements de certains titulaires de portefeuille. Qu'en somme il ne s'est agi que de faire diversion à l'éc?urement et à la colère qui s'expriment sans retenue contre ce que l'ancien chef du gouvernement Ali Benflis a qualifié de « gestion pathétique des affaires de l'Etat. Laquelle n'est pas que pathétique mais aussi aventureuse et inconsidérée ».La réalité de l'éc?urement et la colère dont il est question n'est pas une exagération à mettre au compte de pourfendeurs irréductibles de Bouteflika. Elle est bel et bien présente au sein de l'opinion publique et ce n'est pas l'annonce du remaniement qui va pousser les citoyens à se départir de ce sentiment d'aversion qu'ils ont pour un pouvoir dont ils n'accueillent plus les initiatives et promesses politiques qu'en tant qu'opérations d'enfumage insultantes pour leur intelligence et preuve du mépris dont lequel il les tient. Preuve en est, le citoyen lambda a tout aussi mal accueilli le remaniement gouvernemental qu'il l'a été par l'opposition.Ce que la rue attendait depuis avril 2014 de Bouteflika ce ne sont pas les replâtrages qu'il a effectués dans la composante de l'exécutif gouvernemental, mais à un coup de balai résolument purificateur purgeant les allées du pouvoir de la faune de prédateurs qui s'y bousculent et se succèdent.Les quelques ministres qui ont subi la disgrâce et ont été remerciés à l'occasion du remaniement ont pour la plupart mérité leur sort. Ce ne sont néanmoins que des personnalités de second plan données en pâture à une opinion outrée par les comportements et agissements de sa classe dirigeante. Pour aussi indifférents que sont les citoyens à l'éviction de ces ministres - qui, il est vrai, ont soit été au-dessous de tout dans l'exercice de leur fonction ou traînent de sulfureuses casseroles -, ils n'ont pas été dupes du fait qu'on a voulu en faire les boucs émissaires dont le sacrifice ferait passer et accepter le maintien dans l'équipe gouvernementale de certains de leurs collègues autrement plus éclaboussés par les scandales de corruption et de prédation.S'il faut donc trouver une signification à ce remaniement « non-évènement », c'est celle que le pouvoir campe résolument dans le mépris de ce que pensent de lui opposition et opinion publique. Effectivement que c'est là une attitude qui élargit irrémédiablement le fossé déjà grand entre lui et la société algérienne avec le risque désormais réel que cette situation ne se dénouera pas par un changement ou une transition pacifique et ordonnée.







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