Algérie - A la une



Stades de quartier
Après les trottoirs, les jeunes s'improvisent en gardiens des stades.Depuis quelques années maintenant, de nombreuses communes se sont lancées dans un projet dit d'«utilité publique». En construisant des stades dans les cités ou en les réhabilitant avec les nouvelles techniques et matière, comme le gazon synthétique. Ces stades offrent aux jeunes, comme aux moins jeunes, l'occasion de s'adonner à une activité physique quotidienne entre amis. D'autres vont jusqu'à organiser des tournois de football entre cités voisines, quartiers, ou même commune contre commune avec plusieurs équipes.Avec la construction de ces stades, certains y voient comme une nouvelle source de revenus et n'hésitent pas à s'en emparer et à imposer des prix pour une simple rencontre footballistique. Pour connaître ce qui se passe en réalité, nous avons pris contact avec Abdel Rahmen Bergui, président de l'association Ouled El Houma, et chargé des activités des quartiers, ainsi qu'en milieu carcéral, qui nous a expliqué le trafic qui tourne autour de ces stades et l'argent que brassent ces jeunes.Selon lui, les personnes qui désirent jouer un simple match de foot sont obligées de s'acquitter d'une somme de 2000 DA auprès d'un gardien, qui, lui-même par la suite, désigne l'heure à laquelle ils doivent jouer, en somme un véritable dictateur. Notre interlocuteur nous a également fait part des problèmes qu'il rencontre avec son association dans la création et la gestion des tournois.«Notre but est de faire plaisir à des jeunes en leur faisant pratiquer une activité physique sous forme de compétition, mais il est inadmissible que de simples stades soi-disant de proximité se retrouvent aujourd'hui entre les mains de personnes qui n'hésitent pas à se montrer violentes si on s'obstine à ne pas payer», nous a-t-il expliqué.La question qui a été ensuite posée est de savoir où va tout cet argent. Et à quoi sert-il. «Ces personnes qui travaillent clandestinement font maintenant la loi», développe notre interlocuteur, tout en comparant ces garçons à des gardiens de parking qui rackettent les automobilistes. A travers la capitale, ces nouveaux stades sont surveillés de très près. A Hussein Dey, en pleine rue Tripoli, les stades qui bordent le lycée Taalibiya sont surveillés par de pseudo gardiens qui travaillent en réalité à leur propre compte. Quand on observe attentivement, certains signes ne sont pas trompeurs.Que font-ils au juste avec des bâtons ' Nous avons contacté le président de l'APC de Hussien Dey, M. Sedrati, qui nous a confié qu'il n'était pas au courant de ce qui se passe. «Nous ne pouvons pas être au four et au moulin, ainsi j'invite l'ensemble de nos concitoyens à appeler la police pour dénoncer ces comportements et à venir nous voir au siège de l'APC afin de nous faire part de ce problème qui apparemment affecte les habitants de notre commune», affirme-t-il.A Saïd Hamdine, le même scénario se reproduit sur trois terrains de proximité en bordure de la rocade sud. Si les stades sont constamment occupés, leurs occupants ont également dû payer un droit d'entrée. «Si nous refusons de payer, nous sommes interdits de stade. Ces gardiens sont tous vêtus d'un gilet vert fluorescent et affirment qu'ils sont employés par l'APC, mais nous avons des doutes quant à leur crédibilité», dénonce un jeune.Les stades sont également occupés par des équipes appelées «vétérans», en raison de leur âge, les jeunes sont souvent obligés de prendre leur mal en patience pendant des heures pour pouvoir jouer. Mais l'ambiance reste tout de même amicale et sportive entre jeunes et vétérans.





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