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Stabilisation du marché




Stabilisation du marché
Jusqu'à quel niveau la décision prise par les membres de l'Opep de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour peut-elle influencer le cours du pétrole face aux autres éléments constitutifs du prix ' C'est la question que se posent les experts des pays de l'Opep et les observateurs du marché pétrolier.Si dans la théorie, le marché est le lieu "virtuel" où se rencontrent l'offre et la demande sur un produit pour en former le prix de cession, dans la réalité, les choses ne sont pas aussi simples.Après le dernier accord de Vienne, le cours du brut commence à grimper annonçant, à court terme, des jours meilleurs pour les "14 -1" (Indonésie) pays de l'Opep.Entre-temps, des questions pertinentes commencent à se poser. Elles se déclinent en 5 nouveaux défis auxquels doit faire face l'Opep.Le premier défi est celui de continuer de s'assurer la place de "négociant privilégié" sur un marché où ils ne sont pas en position de dominants.En effet, l'accord d'Alger reste une prouesse car, arriver en 2016, avec moins de 40% de parts de marché, à peser sur le comportement des détenteurs des autres 60% de parts n'est pas une mince affaire.Veiller sur cet acquis d'Alger sera un défi à relever au quotidien.Le second défi est de veiller à ce que dans leur montée, les prix de cession du brut "traditionnel" ne soient pas assez attractifs pour encourager le retour en force de la production du pétrole de schiste, comme ce fut le cas avant la crise de l'été de 2014.Un baril entre 100 et 150 dollars a rendu rentable le pétrole issu du "Fracking" inondant le marché.Une fois à 40 ou 30 dollars le baril, le pétrole de schiste n'est plus rentable, d'où la sortie de nombre de producteurs, notamment américains, étouffés par les coûts d'extraction, freinant ainsi l'offre mondiale.L'un des enjeux de 2017 est d'atteindre un prix d'équilibre du baril qui assure aux pays de l'Opep le niveau de revenus attendus tout en continuant d'étouffer toute tentative de relance de la production tous azimuts du pétrole de schiste. Le troisième défi est de veiller à ce que des conflits et des recompositions géostratégiques ne viennent pas chahuter la logique "marchande" de l'accord de Vienne, garante d'un minimum de cohésion.Les décisions d'augmenter ou de diminuer la production sont volontaires au sein de l'Opep, car il n'existe pas de dispositifs de contrôle, et le cours de l'or noir reste très sensible aux conflits politiques et militaires.On imagine mal un marché pétrolier sourd aux rapports de force entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Ces deux gros producteurs de l'Opep sont, à eux seuls, une équation difficile à résoudre, et si l'on y rajoute les deux autres variables que sont la Russie et les Etat-Unis, la situation ne peut que se compliquer davantage.Le quatrième défi est celui de voir la courbe de la demande mondiale sur le pétrole continuer à dépasser celle du progrès des nouvelles technologies dites vertes.Dès la crise de 1974, l'investissement dans les nouvelles énergies est devenu une priorité chez les pays développés.De nos jours, dans ces pays, consommer vert dépasse l'enjeu économique pour devenir un "way of life", un défi culturel auquel les producteurs de pétrole font de plus en plus face.Le cinquième défi est celui de voir les économies des Bric, notamment celles du Brésil et de la Chine, reprendre leur vitalité afin de relancer la demande mondiale.La demande sur le pétrole a été de tout temps, ces dernières décennies, portée par la bonne santé des économies des Bric. Une récession continue au sein de cet ensemble est synonyme d'un déséquilibre entre l'offre et la demande.Mourad KEZZAR
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