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Soupçons de tricherie chez l'usine Hyundai de Tiaret


Soupçons de tricherie chez l'usine Hyundai de Tiaret
Inaugurée il y a plusieurs mois et en un temps record, l'usine de montage des véhicules Hyundai de Tiaret fait polémique.Alors que des interrogations existaient dès le départ sur la célérité avec laquelle cette installation a été réalisée, aucune image ni photographie des installations n'ont filtré. Il a fallu attendre la diffusion de photographies sur les réseaux sociaux pour se rendre compte que le projet n'est pas loin d'être une vraie chimère.Des internautes partagent depuis quelques jours des photographies montrant des voitures de marque Hyundai totalement montées, à l'exception des pneus, entassées dans des containers. Ces voitures seraient acheminées vers les hangars de TMC (Tahkout Motors Company) situés à Tiaret. Cela suffit à beaucoup pour crier au scandale. Des personnalités, des journalistes et de simples citoyens expriment leur étonnement, voire leur effarement devant ce que certains ont considéré comme une «tricherie».Cela choque d'autant plus que la société a signé des accords avec des banques publiques pour le financement de l'acquisition des voitures de marque Hyundai «assemblées localement».L'économiste Ferhat Aït Ali, qui avait déjà lancé la polémique sur les investissements américains dans le sud du pays, a fait la comparaison avec ce que fait le constructeur français Renault, qui dispose d'une chaîne d'assemblage. En réponse à l'affirmation de Mahiedine Tahkout qui a expliqué dans un communiqué que son entreprise fait du montage SKD, l'expert se fait pédagogue. «Le SKD, en anglais Semi Knocked Down, soit en français semi-démonté, ce qui revient non pas à fabriquer sur place, mais à exporter vers le lieu d'assemblage un kit, fait de composants à moitié démontés ou à moitié montés, comme par exemple des moteurs entiers, des boîtes à vitesse entières et des fusées avec tout un ensemble de traction, ainsi que des essieux avec les roues montées et des portes équipées, pour des coques aménagées», explique-t-il.La polémique ne s'estompe pourtant pas. Plusieurs sites internet sont revenus sur l'affaire. Le mis en cause, Mahieddine Tahkout, a commencé par donner des explications techniques avant d'accuser, dans une déclaration au site Algérie Focus, des constructeurs européens d'être derrière cette polémique. Une version qu'il répétera dans un entretien téléphonique. «Certains sont jaloux de voir un Algérien réussir», dit-il encore.Contacté par El Watan, Mahieddine Tahkout ne nie pas l'authenticité des photographies partagées sur les réseaux sociaux. Il tente de minimiser leur portée. «On ne voit pas grand-chose sur les images», dit-il avant d'estimer que «les photos ne montrent que des essieux».Selon lui, les véhicules, qui répondent aux normes du constructeur sud-coréen, viennent en kits. «Nous assemblons 50 à 60 kits, selon les modèles», affirme-t-il avant de préciser que «ce sont les Sud-coréens» qui gèrent l'usine. «Pensez-vous que Hyundai se permettrait une telle tricherie '» interroge encore l'homme d'affaires. Il indique avoir porté plainte.En tout cas, cette polémique relance une nouvelle fois le débat sur la floraison des chaînes de montage de véhicules installées en Algérie.


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